La baisse continue de la marge bénéficiaire des boulangers, qui contraste avec l’augmentation des produits qu’ils achètent, pousse certains d’entrer eux à franchir le pas de l’illégalité quand elle ne les pousse pas à mettre fin à leurs activités.
Dans un certain nombre de quartiers de la capitale, le pain coûte désormais 15 dinars la baguette au lieu de 10, prix réglementé subventionné par l’Etat.
Les paniers de pains installés sur les trottoirs par de jeunes vendeurs se sont multipliés depuis le début de l’été, particulièrement au niveau des quartiers populaires, comme Bachdjarrah, Belcourt, Bourouba, Aïn Naâdja, etc.
Certaines propriétaires de boutiques d’alimentation générale ont également suivi le mouvement en vendant eux aussi du pain à 15 dinars la baguette.
Nous avons tenté d’entrer en contact avec la Direction du contrôle des prix (DCP) au ministère du Commerce mais nos tentatives pour la joindre sont restées vaines.
La fermeture des boulangeries pour les vacances d’été, notamment, a laissé un vide qui a été très rapidement comblé.
« Ici, le pain se vend à quinze dinars et, personnellement, je ne sais pas si le boulanger du quartier a fermé pour les vacances où si ce sont les autorités qui ont décidé de fermer la boulangerie », nous dit un jeune de Bachdjarrah.
Les quelques boulangeries ouvertes sont littéralement prises d’assaut chaque matin, ce qui fait que le pain n’est plus disponible dès le début de l’après-midi. C’est donc tout naturellement que des files d’attente se forment devant les vendeurs de pain illégaux.
Des commerçants qui se font livrer leurs marchandises par camionnettes et leurs fournisseurs ne peuvent être que des boulangers, le pain vendu étant le même que celui vendu en boulangerie. Certains boulangers trouvent, manifestement, plus rentable de vendre leur pain dès le petit matin en grandes quantités et avec, en plus, un petit bonus.
La baisse continue de la marge bénéficiaire des boulangers, qui contraste avec l’augmentation des produits qu’ils achètent, pousse certains d’entrer eux à franchir le pas de l’illégalité. Elle a déjà poussé, ces derniers mois, des centaines d’autres à travers l’ensemble du territoire national à mettre fin à leurs activités.