A. Mebtoul:"Une baisse d’un dollar du cours du baril, est une perte de recettes de 600 millions USD pour l’Algérie"(audio-vidéo) - Maghreb Emergent

A. Mebtoul:”Une baisse d’un dollar du cours du baril, est une perte de recettes de 600 millions USD pour l’Algérie”(audio-vidéo)

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 Abderrahmane Mebtoul considère que les mesures prises par le gouvernement dans la loi de finances 2016 ne sont pas à la hauteur de la situation financière actuelle. Il juge  que ces mesures  « techniques » proposées par le gouvernement sont « insuffisantes » tant qu’elles ne s’inscrivent pas dans une vision stratégique.

 

L’expert international en management stratégique, Abderrahmane Mebtoul alerte sur l’amenuisement des ressources financières du pays. Il a estimé, au cours de l’émission L’invité du Direct de la webradio, Radio M, que les recettes nettes des hydrocarbures ne sont que 15 milliards de dollars au cours de 40 dollars le baril. « Une baisse d’un dollar du cours du baril, c’est une perte de recettes de 600 millions de dollars en moyenne », a t-il résumé.

 

L’impact de la baisse des revenus pétroliers est très important sur le Fonds de régulation des recettes (FRR) qui est mis à rude épreuve pour combler le déficit budgétaire. Pour M. Mebtoul, la dévaluation du dinar a été décidée pour masquer l’ampleur du déficit et gonfler artificiellement les recettes du FRR qui sont calculées en dinar. «  C’est un artifice comptable qui ne s’attaque pas au fond du problème », a-t-il affirmé, ajoutant que cette mesure omet que 70% des besoins ménages et des entreprises viennent de l’extérieur. « Les recettes de sortie de crise dans une économie de marché structurée ont  des effets pervers dans une économie dualiste », a-t-il dit.

Les mesures de la loi de finances sont insuffisantes

M. Mebtoul considère par ailleurs que les mesures prises par le gouvernement dans la loi de finances 2016 ne sont pas à la hauteur de la situation financière actuelle. Il juge  que ces mesures  « techniques » proposées par le gouvernement sont « insuffisantes » tant qu’elles ne s’inscrivent pas dans une vision stratégique.

Il a relevé dans ce sens une « confusion »  entre la loi de finances qui retrace l’évolution des recettes et des dépenses pour avoir le solde budgétaire et la stratégie de développement économique. Pour lui, l’élément de planification budgétaire doit rentrer dans le cadre cette vision stratégique globale dont il déplore l’absence, préconisant la mise en place d’un organe de planification stratégique sous l’autorité du Président de la république ou au Premier ministre.

M. Mebtoul qui considère que le système de subvention actuel est injuste, a estimé que sa refonte doit s’insérer dans une nouvelle politique des salaires, sous un système d’information « fiable » pour ne pas opérer un nivellement par le bas des couches sociales.

Dans le même ordre d’idée, l’économiste ne croit pas aux sombres perspectives qu’on annonce sur le front social pour l’année 2016 du fait des augmentations qui vont toucher certains produits notamment le prix des produits énergétiques.

Explosion sociale en 2018 si…

« Il n’y aura pas d’implosion sociale parce qu’il y a encore une très forte épargne au niveau des ménages et paradoxalement la crise de logement permet un revenu familial global qui tempère la situation », a-t-il expliqué. Et de nuancer : « Mais si on résout la crise de logement sans relancer la machine économique, on prépare à terme avec l’épuisement de cette épargne la révolution sociale à l’horizon 2018 ».

Ainsi, selon M. Mebtoul, la résilience de la société face à la crise de chute des revenus pétroliers se trouve dans la structure de la famille algérienne « élargie ». Mais la tendance vers une structure familiale nucléaire avec la nouvelle politique de logement risque de faire de nouveaux ménages qui résisteront mal à la crise s’elle tend à s’étaler dans le temps. L’expert international va plus en prédisant un éclatement de la bulle immobilière en cas de chute prolongée des cours hydrocarbure tant la croissance est tirée par la dépense publique.

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