La Tunisie est confrontée à d’importantes difficultés financières, qu’elle tente de résoudre en augmentant les revenus du Trésor mais aussi par l’endettement extérieur. En 2016, elle a obtenu du Fonds monétaire international (FMI) une nouvelle ligne de crédits de 2,4 milliards d’euros sur quatre ans, en échange d’un programme visant à réduire notamment le déficit budgétaire et… d’un train de mesures d’austérité qui est à l’origine des contestations actuelles.
A quelques jour du septième anniversaire de la chute de Zine El Abidine Ben Ali, l’armée a été déployée dans plusieurs villes tunisiennes pour protéger les bâtiments publics, dans un contexte de contestations violentes de la politique du gouvernement de Youssef Chahed qui durent depuis lundi dernier. Des soldats, rappote l’agence de presse Reuters ont été dépêchés à Thala, (Nord-ouest), près de la frontière algérienne, où le siège de la sécurité nationale a été incendié, ainsi qu’à Sousse (Est), à Bizerte (extrême Nord-est) et dans l’oasis de Kébili (Sud).
La colère populaire a été provoquée cette fois-ci par des mesures impopulaires comprises dans la loi de finances pour 2018, se traduisant notamment par des hausses des prix frappant le gasoil, les automobiles ou encore les services de téléphonie et d’accès à internet..
Les heurts entre les manifestants et les forces de police durent ainsi depuis trois jours. Outre certains quartiers de la capitale Tunis, comme le grand quartier populaire Attadamoune, ils ont eu pour théâtre plusieurs villes de l’intérieur: Siliana, Kasserine, Thala, Jelma, Sidi Bouzid, etc. qui ont commun d’être situées dans les régions défavorisée, le Nord-ouest et le Centre.
Hier, mercredi, la police, ont annoncé les autorités citées par Agence France Presse (AFP), a interpellé 328 personnes accusées de vols, de pillages, d’incendies volontaires et blocages de route commis depuis lundi dernier. Ces interpellations viennent s’ajouter à celles, au nombre de 237, opérées avant-hier-mardi. Selon le porte-parole du ministère de l’Intérieur, Khalifa Chibani, les heurts ont diminué d’intensité depuis lundi dernier.
Si certaines mesures introduites par la loi de finances (augmentation de la TVA, institution de différentes autres taxes…) sont à l’origine directe de ces contestations, elles ne sont que la « goutte qui a fait déborder le vase », estime la politologue tunisienne Olfa Lamloum, interrogée par l’AFP qui rappelle que le pays connaît un « approfondissement des inégalités sociales mis en évidence par les statistiques officielles » et une importante hausse du taux de pauvreté et du chômage.
Pour rappel, la Tunisie est confrontée à d’importantes difficultés financières, qu’elle tente de résoudre en augmentant les revenus du Trésor mais aussi par l’endettement extérieur. En 2016, elle a obtenu du Fonds monétaire international (FMI) une nouvelle ligne de crédits de 2,4 milliards d’euros sur quatre ans, en échange d’un programme visant à réduire notamment le déficit budgétaire et d’un train de mesures d’austérité qui a déclenché les contestations actuelles