Le nouveau président algérien Abdelmadjid Tebboune va-t-il se rendre en Suisse? Il y a été invité pour prendre part à l’édition 2020 du World Economic Forum (WEF).
Le président algérien Abdelmadjid Tebboune, élu mais toujours contesté par le Hirak, est annoncé fin janvier à Davos. Selon les organisateurs du WEF, une invitation a été envoyée aux autorités algériennes afin de dépêcher une délégation au forum, qui, cette année encore, accueille plus de 300 chefs d’Etats, de gouvernement et des ministres parmi 2500 grands patrons.
Mais à une semaine de l’ouverture de ce grand rassemblement de décideurs économiques et politiques, l’Algérie n’a toujours pas confirmé sa participation au WEF, qui se tiendra du 20 au 24 janvier dans la célèbre station suisse de Davos.
l’Algérie Davos et l’OMC
Ces dernières années, l’Algérie avait fait l’impasse sur ce grand rendez-vous du gotha mondial de la politique et des patrons en raison de la maladie du président déchu Abdelaziz Bouteflika, qui a toujours envoyé son ministre des Affaires étrangères pour le représenter.
En 2019, l’ex-ministre des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel, avait conduit la délégation algérienne et participé à des débats sur le terrorisme et la stabilité au Maghreb et en Afrique. Il a aussi rencontré des représentants de pays, comme la Suisse et le Chili avec lesquels l’Algérie a entamé de longues discussions bilatérales pour son adhésion à l’Organisation mondiale du commerce (OMC).
Hirak en alerte
Suivant de près les événements qui secouent le pays depuis plusieurs mois, le fondateur du Forum de Davos, Klaus Schwab, espère que le président algérien Abdelmadjid Tebboune fera son premier déplacement à Davos afin de rencontrer les décideurs politiques et économiques. Mais face à un calendrier chargé, une rue toujours en mouvement et un Hirak en alerte, l’Algérie a d’autres priorités pour le moment, souligne un diplomate, qui doute de l’arrivée de Tebboune en Suisse la semaine prochaine. Mais, il dit croire qu’Alger devrait être représentée par son nouveau Premier ministre, Abdelaziz Djerad, voire son ministre des Affaires étrangères, Sabri Boukadoum.
Davos est une bonne opportunité pour les autorités algériennes afin d’expliquer la phase de transition, issue du mouvement du 22 février dernier. Une mobilisation populaire qui a mis fin à 20 ans de pouvoir du président déchu Bouteflika. A défaut de solutions politiques et économiques immédiates, reste l’espoir d’une amélioration sur le terrain des libertés.
Par ailleurs, l’Algérie reste un acteur clé pour relancer l’initiative du Nouveau Partenariat pour le Développement l’Afrique (NEPAD), souligne le WEF.
Trump et Co
Cette année encore, le ballet diplomatique sera intense à Davos. Le président américain Donald Trump, le président français Emmanuel Macron mais aussi la chancelière Angela Merkel, ainsi que les grands patrons de l’économie mondiale sont attendus dans la station suisse pour une semaine de discussions et de réseautages.
Amin Djazaïry