La question de la taxation forfaitaire libératoire fixée à 7% visant à intégrer l’argent de sphère informelle dans le circuit bancaire était la plus commentée dans la réunion de préparation de la prochaine tripartite, tenue ce 29 juillet au siège du ministère de l’Industrie et des Mines.
« Nous n’avons pas fait d’amnistie fiscale, mais on a permis l’allègement de la fiscalité », déclare le ministre de l’Industrie et des mines Abdesselam Bouchouareb, lors de la réunion avec les organisations patronales et syndicales organisée en prévision de la prochaines tripartite qui aura lieu à Biskra au mois d’octobre prochain. « Pourquoi laisser ces épargnes dormantes ? Elles font partie des richesses nationales, et cette mesure est celle de l’assainissement de la fiscalité et de l’économie informelle », poursuit le ministre. Il rappelle que cette mesure prise le 22 juillet par le Conseil des ministres, n’est pas nouvelle, car proposée en 1994, et qu’elle ne fut adoptée qu’après concertations et qu’elle sera appliquée en dépit des réticences des uns et des autres. « Personne ne nous compliquera la tâche et on ne complexera pas par rapport à cette mesure, qu’on appliquera, car cela va de l’intérêt du développement économique du pays », a-t-il martelé. « Cette question des fonds circulants en dehors du circuit formel estimés à environs 40 milliards de dollars, constituait un instrument de blocage pour l’investissement et l’économie, et il fallait s’attaquer à ce blocage », estime pour sa part Abdelmadjid Sidi Said, Secrétaire général de L’UGTA, en soulignant que « cette mesure n’est pas une tare ».
Le patronat divisé
De son coté, M. Nait Abdelazizi président de la Confédération Nationale du patronat Algérien (CNPA) qualifie cette mesure « d’élargissement de l’assiette fiscale nationale », et précise que toutes les visions de toutes les organisations patronales sont complémentaires et identiques ». Le seul à avoir émis des réserves, voire des doutes quant au contenu de cette loi était M. Habib Youssfi, Président de la Confédération Générale des entreprises algériennes (CGEA), qui qualifie cette proposition de bancarisation de l’informel de « mesurette », en regrettant qu’elle ait été prise sans la concertation de tous les partenaires sociaux. « On ne luttera pas contre l’informel par la défiscalisation. Cette mesure est loin de pouvoir régler cette question ô combien compliquée », dit-il en plaidant pour un dialogue permanant et sincère entre les partenaires sociaux et le gouvernement.