Accès interdit au centre-ville, la longue marche des manifestants

Accès interdit au centre-ville, la longue marche des manifestants

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En ce quatrième vendredi de manifestations, les citoyens se sont donné le mot : «tous pour une mobilisation massive en ce jour de week-end ». Dès les premières heures de la matinée, manifestants tentait de rallier par tous les moyens de locomotion la place Audin. Les marcheurs issus des wilayas les plus proches d’Alger tentaient dès l’aube de rejoindre la capitale.

Nombreux sont les véhicules portant immatriculations autre que le « 16 » ont, toutefois, été sommés de s’arrêter aux points de contrôle de la gendarmerie. Les hommes en uniformes ont alors invité les passagers à quitter leurs voitures et opter pour la marche ou tout autre stratagème comme le stop pour se rendre à Alger centre.

Au fil des kilomètres, à pied, des groupes s’étaient formés et étaient aussi tôt  embarqués à bord de véhicules de bénévoles et autres transporteurs de professions qui ont mis à disposition du peuple leurs bus en cette matinée spéciale.

Les fameuses petites fourgonnettes de marque chinoise « Harbin » étaient les vedettes  et offraient aux usagers de la route tout un spectacle qu’animaient des mioches « chargés » à même la benne et portant drapeaux flottant au vent. En matière de transport, les VTC, nouvelle donne sur le paysage automobile national n’ont pas chômé, et ont répondu présent à l’appel d’une certaine catégorie de personnes désireuses de se fondre dans la masse, auréolée par un soleil radieux, et participer, incognito à la liesse populaire.

Dans Alger, les Algérois se sont réconciliés de plus belle avec une pratique qu’ils redécouvrent, désormais : la marche.  Dans leurs foulées de ils réapprennent à arpenter des passages et autres sentiers secrets qui mènent des hauteurs vers la ville  basse.

Parmi eux, Nabil, un motard qui a préféré troquer une paire de baskets contre son engin de transport habituel. Des amis  lui ont donné rendez-vous à La Placette, au cœur d’Hydra.

La quarantaine bien entamée, il explique : « Je dois marcher, car il est temps de déloger ce système. Je n’ai rien contre la personne de Bouteflika, mais le moment est venu de changer les choses dans ce pays ! » Son groupe s’ébranle enfin d’Hydra, via la Colonne Voirol. Alger-centre est enfin à quelques kilomètres.  Le dispositif sécuritaire est, encore une fois, bien présent, voire plus hermétique, aux endroits stratégiques, comme c’est le cas dans tout le périmètre de la présidence de la République.

Mais la discipline légendaire des manifestants est encore plus remarquable.  

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