Pour M. Mohamed Lazouni, le célèbre «chorti al makhfi», l’administration algérienne est le premier responsable des accidents de la route car elle prend des mesures inefficaces et ne traite pas le problème à partir de l’étape de la formation.
En marge de la 4ème édition du Salon de la formation continue et par apprentissage, organisé mardi 7 février au Palais de la culture, M. Lazouni a animé une conférence sous le thème « le terrorisme routier».
Expert et consultant en sécurité routière, M. Lazouni a mis l’accent sur les multiples lacunes dans la lutte contre les accidents mortels de la route. Les mesures décidées par les autorités publiques -qui se félicitent de la multiplication du nombre de retrait de permis- sont des mesures inefficaces car au final cela ne réduit guère le nombre d’accidents de la route.
Selon cet enseignant et formateur en Conduite Défensive, le nombre effrayant des morts sur nos routes est d’abord le résultat du niveau bas des formateurs en autoécoles. Le « conducteur algérien est victime de l’ignorance de son formateur » a-t-il martelé car il ne bénéficie pas d’une initiation à la conduite sur des bases civiques et du respect du code de la route.
Il est urgent d’assurer aux directeurs des autoécoles des formations pointues sur l’aspect pédagogique et de les sensibiliser sur leur responsabilité dans la réduction du nombre de morts sur les routes, a-t-il souligné
Appliquer des règles très strictes aux conducteurs des bus et des engins
Les accidents causés par les transports inter-wilayas sont les plus dramatiques. M. Lazouni suggère de mettre en place un mécanisme de « remplacement pour les chauffeurs de long-trajets ». Ce mécanisme consisterait à prévoir un chauffeur de bus au niveau d’une station qui prendrait le relais à partir d’un certain nombre de kilométrage, évitant ainsi le risque du « sommeil au volant ».
Le conférencier juge par ailleurs que la condition d’âge (25 ans) imposée par les autorités pour l’obtention du permis de conduire des véhicules de transport en commun est « insignifiante ». Il suggère que la formation des chauffeurs de bus ne devienne plus du ressort des autoécoles et qu’elle soit assurée par le Ministère des Transports et des travaux publics.
« Le ministère devrait s’en charger même gratuitement s’il le faut » soutient Mohamed Lazouni, « car le pays gagnerait par la réduction de nombre de décès et moins de personnes handicapées à prendre en charge. »
En outre, de l’avis du conférencier, « les conducteurs de bus devraient avoir le niveau Bac ! » car il est inadmissible que le conducteur de bus n’ait pas une base académique afin qu’il puisse appréhender le risque de mort qu’il peut éventuellement causer en étant au volant d’un poids lourd.