La révision tant attendue de l’accord d’association entre l’Algérie et l’Union européenne (UE), en vigueur depuis 2005, sera officiellement entamée dès janvier prochain. C’est ce qu’a annoncé Diego Mellado Pascua, nouvel ambassadeur de l’UE en Algérie, lors d’une rencontre tenue au siège de la Délégation de l’Union européenne à Alger. Cette étape marque une volonté commune de renforcer et d’équilibrer le partenariat bilatéral face aux défis géopolitiques actuels.
Interrogé sur les tensions perçues entre les deux parties, l’ambassadeur a tenu à clarifier qu’aucune procédure contentieuse n’est actuellement engagée. Il a rappelé que l’accord prévoit des mécanismes de règlement de différends, mais ceux-ci ne peuvent être activés qu’en dernier recours, après des négociations approfondies. Ces discussions techniques, initialement prévues en novembre dernier, avaient été ajournées en raison des impératifs institutionnels en Algérie, notamment le remaniement ministériel effectué dernièrement par le président de la République.
Pour Diego Mellado Pascua, les consultations prévues en janvier offriront une opportunité de réexaminer les termes de cet accord dans une logique de négociation « clause par clause », répondant aux propositions spécifiques de la partie algérienne. L’objectif affiché est d’établir un partenariat équilibré, tenant compte des intérêts des deux parties et aligné sur le principe « gagnant-gagnant ».
L’UE, un partenaire stratégique pour l’Algérie
L’ambassadeur a souligné le rôle central de l’UE en tant que partenaire économique majeur de l’Algérie. Avec plus de 50 milliards de dollars d’échanges commerciaux en 2023, largement favorables à l’Algérie grâce à ses exportations d’hydrocarbures, l’Union européenne reste le premier acquéreur du gaz algérien. De plus, les investissements européens représentent plus de 34 % des investissements directs étrangers (IDE) en Algérie.
Dans cette dynamique, l’UE vise à consolider ses relations avec l’Algérie, notamment à travers ses nouvelles initiatives, telles que le programme « Global Gateway » et le « Pacte pour la Méditerranée ». Ces programmes mettent l’accent sur les investissements dans les infrastructures et la transition énergétique, domaines où l’Algérie pourrait jouer un
L’ambassadeur a insisté sur l’importance d’adapter les partenariats aux nouvelles exigences écologiques de l’UE. Les normes européennes, de plus en plus strictes en matière de réduction de l’empreinte carbone, pourraient redéfinir l’accès au marché européen dans les années à venir.
L’Algérie, avec ses ambitions de diversification économique et de réindustrialisation, se positionne comme un partenaire de choix. L’UE a exprimé un fort intérêt pour investir dans les énergies renouvelables tout en continuant à s’approvisionner en gaz algérien. Cette complémentarité pourrait renforcer la coopération bilatérale, notamment dans le cadre de la stratégie européenne de revalorisation des chaînes de valeur.
Un dialogue transparent et prévisible
Concernant les limitations imposées par l’Algérie au commerce extérieur ces dernières années pour soutenir la production locale, Diego Mellado Pascua a annoncé l’ouverture de consultations techniques dès le mois prochain. Ces discussions viseront à trouver des solutions transparentes et équitables, répondant aux priorités stratégiques des deux parties.
La révision de l’accord d’association Algérie-UE représente une étape cruciale pour redéfinir les bases d’un partenariat plus équilibré et adapté aux réalités actuelles. En intégrant les priorités algériennes et européennes, cette réévaluation pourrait inaugurer une nouvelle ère de coopération, bénéfique tant pour l’économie algérienne que pour les intérêts stratégiques de l’Europe.
N.N