Le Premier ministre algérien Nadir Larbaoui a reçu dimanche au Palais du Gouvernement l’ambassadeur de l’Union européenne, Diego Mellado Pascua. Cette rencontre de haut niveau s’inscrit dans un contexte particulier de réexamen de l’accord d’association Algérie-UE, en vigueur depuis 2005.
Au cours de cet entretien, les deux parties ont procédé à une évaluation des relations bilatérales, réaffirmant leur volonté d’établir un partenariat “global et diversifié”. L’accent a été mis sur la nécessité d’une approche équilibrée, garantissant les intérêts des deux parties, un point particulièrement sensible dans le contexte actuel.
La prochaine réunion du comité technique bilatéral sur les relations commerciales, suivie du Conseil d’association Algérie-UE, devrait permettre d’explorer de nouvelles perspectives de coopération. Ces rendez-vous sont d’autant plus cruciaux que l’Algérie connaît des évolutions économiques significatives qui doivent être prises en compte.
Toutefois, cette atmosphère constructive tranche avec les déclarations récentes du ministre des Affaires étrangères Ahmed Attaf. Lors d’une conférence de presse du 30 décembre, il avait qualifié sans ambages l’accord d’association de “boulet pour l’économie nationale”.
Cette position, qui reflète les instructions du président Tebboune, repose sur plusieurs constats. D’abord, la complexité des procédures administratives qui entrave les entreprises des deux parties. Ensuite, un déficit commercial préoccupant qui pénalise l’économie algérienne. Ces problématiques ont d’ailleurs conduit au report des discussions techniques de novembre à janvier 2025.
Selon Abdelouahed Kerrar, vice-président du Conseil du renouveau économique algérien (CREA), la “prospérité partagée”, objectif initial de l’accord, ne s’est pas matérialisée. L’Algérie reste cantonnée à un rôle de fournisseur énergétique, alors qu’elle aspire à une relation plus équilibrée.
Pour l’Algérie donc, il s’agit de s’affirmer comme un partenaire économique à part entière de l’UE, dans le cadre d’une stratégie plus large de redressement économique et de repositionnement diplomatique.
Yasser Kassama