Nouvelle mise au ban du Qatar par les pays du Golfe. Ryad, Abou Dhabi, Manama et aussi Le Caire ont décidé lundi de rompre avec le Qatar, qui selon eux, soutient le terrorisme. Doha rejette des accusations « infondées ».
Nouvelle crise du Qatar avec ses voisins du Golfe et Le Caire. Trois pays membres du Conseil de coopération du Golfe – CCG (Arabie saoudite, Emirats, Bahreïn) et l’Egypte ont fait une cascade d’annonce de rupture de leurs relations diplomatiques avec le Qatar.
Doha est accusé d’apporter un « soutien au terrorisme », y compris Al-Qaïda, le groupe Etat islamique (EI) et aux Frères musulmans. Ryad a annoncé la fermeture de ses frontières terrestres, aériennes et maritimes avec le Qatar pour « protéger sa sécurité nationale des dangers du terrorisme et de l’extrémisme ».
« L’Arabie saoudite a pris cette mesure décisive en raison des sérieux abus des autorités de Doha tout au long des dernières années (…) pour inciter à la désobéissance et nuire à sa souveraineté », a déclaré un responsable saoudien qui a accusé le Qatar d’accueillir « divers groupes terroristes pour déstabiliser la région, comme la confrérie des Frères musulmans, Daech (acronyme en arabe de l’EI) et Al-Qaïda ».
L’Arabie saoudite accuse également le Qatar de soutenir les contestations chiites à Qatir, dans l’est du royaume où se concentre la minorité chiite et au Bahreïn, pays où la majorité chiite réclame des droits politiques.
Ryad qui a rompu ses relations diplomatiques avec l’Iran en 2016 reproche ainsi au Qatar d’appuyer « les activités de groupes terroristes soutenus par l’Iran dans la province de Qatif (est) » et au Bahreïn.
Le Caire a accusé le Qatar de persister « à adopter un comportement hostile vis-à-vis de l’Egypte », a indiqué le ministère des Affaires étrangères, en annonçant la fermeture des frontières « aériennes et maritimes » avec ce pays.
Bahreïn et les Emirats arabes unis ont aussi rompu tout rapport avec Doha. La compagnie aérienne Etihad d’Abou Dhabi a annoncé la suspension de tous ses vols vers et en provenance du Qatar à partir de mardi matin « jusqu’à nouvel ordre ». Les diplomates du Qatar ont 48 heures pour quitter leurs postes dans ces pays. Les sujets qataris ont deux semaines quitter l’Arabie saoudite, les Emirats et Bahreïn et les ressortissants de ces trois pays se voient interdire de se rendre au Qatar.
Des « allégations » infondées selon Doha
Le Qatar a dit regretter la décision lundi de trois de ses voisins du Golfe et de l’Egypte. Le ministère qatari des affaires étrangères cité par la chaine Al Jazeera a indiqué que « cette mesure est injustifiée et fondée sur des affirmations et des allégations qui ne reposent sur aucune base factuelle ». Doha affirme par ailleurs que la rupture des relations diplomatiques « n’affectera pas la vie courante des citoyens et des habitants » de l’émirat.
La dernière crise remonte à 2014 lorsque trois pays du CCG (Arabie, Bahreïn et Emirats) avaient rappelé leur ambassadeur à Doha pour protester contre le soutien présumé du Qatar aux Frères musulmans.
Première conséquence de cette annonce, la Bourse de Doha a ouvert en forte baisse lundi matin, perdant 5,7% dans les cinq premières minutes des échanges. Vodafone Qatar était particulièrement affecté avec une baisse de 8,9% tandis que la Qatar National Bank, première banque du pays, perdait 4,6%.