M. Adel si Bouakez qui était ce mardi « l’invité du direct » de Radio M, a salué la fin du tabou de l’endettement extérieur en rappelant le point de vue classique des économistes suivant lequel « l’endettement n’est pas mauvais en soi. Tout dépend de son utilisation ».
Le PDG de Nomad Capital pronostiquait déjà voici un peu plus d’un an, sur les mêmes ondes de Radio M, la fin de l’interdiction de l’endettement extérieur et annonçait un probable recours aux financements « d’institutions comme la BAD (Banque africaine de développement) qui ne demandent qu’à pouvoir s’exposer un peu plus en Algérie ». Un pronostic vérifié avec le récent accord signé avec la BAD pour un prêt de 900 millions de dollars à L’Algérie.
Il se dit aujourd’hui convaincu que « compte tenu du niveau d’endettement extrêmement faible de notre pays », les autorités algériennes vont encore explorer au cours des prochaines mois de nouvelles possibilités d’endettement auprès des institutions multilatérales au premier rang desquelles pourrait figurer notamment la BID (banque islamique de développement).D’une façon générale, et contrairement au dernier prêt de la BAD, ces financements extérieurs « devraient être adossés à l’avenir à des projets d’investissements précis ».Ce sera d’ailleurs une « exigence des bailleurs de fonds »précise l’expert algérien.
Des financements extérieurs pour Sonatrach ?
Alors que la presse internationale spécialisée annonçait , lundi dernier , que Sonatrach a lancé un appel d’offres international portant sur la réalisation de quatre projets pétrochimiques d’une valeur globale de 6 milliards de dollars, Adel Si Bouakez verrait bien également, dans le sillage des déclarations de nombreux responsables gouvernementaux au cours des derniers mois et de l’évolution récente de la réglementation algérienne dans ce domaine , une entreprise comme Sonatrach « qui a réalisé jusqu’à maintenant la quasi-totalité de ses investissements en fonds propres » s’adresser à des bailleurs de fonds internationaux pour « financer une partie de ses ambitieux projets d’investissements notamment dans la pétrochimie ». Pour le PDG de Nomad Capital , la compagnie nationale « ne rencontrerait aucune difficulté pour accéder à des financements à des conditions avantageuses pour des montants qui pourraient s’élever jusqu’à 10 milliards de dollars ».
Donner du contenu aux emprunts d’Etat
Dans le même registre, mais à propos cette fois de l’endettement interne de l’Etat algérien, Adel Si Bouakaz, qui récuse les qualificatifs de réussite ou d’échec pour le récent emprunt national, pense que cette démarche « a vocation à être reprise » au cours des prochaines années. Pour emporter l’adhésion et consolider la confiance des épargnants algériens, mais aussi des banquiers qui « sont très friands de garanties réelles », elle devraitégalement « avoir du contenu » en étant associée elle aussi à des projets d’infrastructures précis. Une autre piste suggérée par l’expert algérien pour l’avenir consiste dans la mise en œuvre de « nouveaux instruments de mobilisation de l’épargne comme les coupons zéros ou l’émission de coupons en euros » qui avaient un temps été envisagés pour le dernier emprunt national et n’ont pas pu être mis en œuvre faute de délais de maturation suffisants.
Un bémol a propos de la mise en œuvre de cette démarche ,le PDG de Nomad Capital ajoute que ,pour mieux gérer ces projets, l’Algérie a besoin de moderniser ses outils. « On ne pourra pas mener ces projets là avec les outils existants ». Les options ouvertes vont, pour l’expert algérien, d’un « renforcement des moyens de la CNED, à la création d’un secrétariat d’Etat à la modernisation de l’économie » .
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