M. Boultif attire l’attention sur le fait que le groupe canadien de travaux publics ait eu des démêlés avec la justice de son pays.
L’ancien P-Dg d’Air Algérie, Mohamed Salah Boultif a publiée une lettre, dans le quotidien le Soir d’Algérie dans laquelle il explique l’affaire qui oppose la compagnie aérienne nationale et le groupe canadien spécialisé dans les travaux publics, SMI International chargée de construire le nouveau siège de la compagnie.
Air Algérie a été sommée, au début du mois en cours, de verser 15 milliards de dollars canadiens au profit du groupe canadien suite à une plainte déposée par SMI auprès de chambre du commerce du tribunal international d’arbitrage.
« La somme de quinze millions de dollars canadiens (qu’Air Algérie doit payer à la compagnie canadienne) ne représente pas une condamnation pour Air Algérie qui ne fait que s’acquitter d’une dette réservée », a déclaré M. Boultif.
En établissant un calcul sur l’origine de la somme de 15 millions dollars canadiens, Boultif a expliqué dans sa lettre que « le montant des cautions mises en jeu et encaissées par Air Algérie sur décision de la Cour supérieure du Canada suite à la résiliation du contrat dépassait les vingt-deux (22) millions de dollars. Il y avait 5% de retenus sur chaque situation de travaux qui sont de l’ordre de deux (2) milliards de dinars auxquels je rajouterai au moins le coût des ouvrages non-payés à la date de résiliation par chacune des parties en juin 2013 ». Il a ensuite cité « le communiqué de la compagnie qui disait qu’il n’y avait ni gagnant ni perdant » dans cet arbitrage.
Actuellement à la retraite, l’ex-PDG d’Air Algérie a démenti toute accusation à son encontre concernant son éventuelle implication dans le conflit qui oppose la compagnie aérienne algérienne et le groupe canadien SM International Construction Inc (SMi). Boultif accuse les anciens dirigeants de la compagnie et déclare : « Au-delà des invectives et faits graves qu’on tente de m’imputer à travers la presse écrite et électronique, j’attribue toute cette agitation, aux personnes actuellement en état de choc du fait qu’elles n’aient pas obtenu ce qu’elles voulaient ». Et d’ajouter ensuite : « devant cette interpellation, je me dois de réagir ».
Evoquant une des rencontres tenues en 2013 avec les responsables du groupe en question, Mohamed Salah Boultif a révélé qu’il les a « reçus à deux reprises en compagnie de Mme l’Ambassadrice du Canada en Algérie, S.E.M Isabelle Roy, qui m’a même menacé devant témoins officiels pour céder à toutes les réclamations de SMI, faute de quoi, la destination Canada serait compromise pour Air Algérie ».
La compagnie canadienne au cœur d’un scandale
Dans sa lettre, l’ex-PDG d’Air Algérie a souligné que la compagnie canadienne n’est pas une feuille blanche dans son pays. Il a indiqué qu’au Canada, « la commission Charbonneau, en charge des enquêtes anti-corruption dans l’industrie de la construction, avait interpellé des cadres de la firme, dont président du groupe Bernard Poulin ». Et d’ajouter :« des perquisitions ont eu lieu dans leurs bureaux à Montréal. Les enquêtes de l’UPAC se sont soldées le 19 septembre dernier par huit arrestations ».
Bien plus que cela, « Bernard Poulin, président de la firme de génie-conseil SM International Inc, a été arrêté, menotté et accusé de fraude et corruption envers la ville de Montréal. Pendant la gestion du projet, la police anti-corruption enquêtait déjà sur ce dossier » , conclut-il.