Dans une déclaration rendue publique le Comité national de libération des détenus (CNLD) et la Coordination nationale des universitaires algériens pour le changement ont dénoncé la « torture » et la « normalisation de la violence » qui tendent à prendre des « proportions alarmantes », tout en proposant la constitution d’un comité contre la torture, après l’affaire « scandaleuse » du jeune étudiant Walid Nekiche.
« Walid Nekiche a subi des préjudices moraux et corporels inacceptables de la part des services de sécurité. Ils ont abusé de la loi, piétiné toute morale et arraché des supposés « aveux » par l’usage de violence extrême, en violation de l’article 15 de la convention internationale ratifiée par l’Algérie » martèlent les auteurs de la déclaration.
« Nous, universitaires, avocats, militants engagés pacifiquement dans la révolution populaire et le combat démocratique, refusons de nous taire. Le silence est mortel. La conscience d’une Nation ne peut-être la propriété de ceux qui font de la torture un acte légitime. Nous exigeons la libération immédiate et inconditionnelle de tous les détenus du Hirak, leur réhabilitation et l’arrêt de toutes les poursuites judiciaires à leur encontre » ont-ils déclaré.
Mieux encore, ils notent que « l’affaire Nekiche ne doit surtout pas s’arrêter là, juste avec sa sortie de prison. Un comité contre la torture doit être constitué afin que jamais plus…. »
Pour eux, « la justice algérienne, aujourd’hui, perpétue les mêmes pratiques, qui rappellent les périodes les plus sombres de notre histoire. Elle apparaît comme un instrument aux mains d’un Pouvoir politique qui a tourné le dos à l’éthique et au Droit. Depuis que le Pouvoir illégitime a décidé de réprimer le Hirak qui revendique la souveraineté populaire sur l’Etat et ses appareils, des centaines de procès se sont succédé. Les conditions d’arrestation et d’incarcération ainsi que les procédures juridiques continuent d’être gravement transgressées, faisant fi des conventions internationales ratifiées par l’Algérie ».
Les signataires ont également rappelé que Walid Nekiche, a été arrêté le 26 novembre 2019. Il disparaît pendant 6 jours, le 2 décembre les avocats le découvrent à El-Harrach. Ses proches n’ont pas été informés et sont restés sans nouvelles pendant toute cette période. « C’est dans les geôles obscures, clandestines et, donc fonctionnant hors de toute légalité que Walid a subi des violences et tortures.
Son avocate, Nacera Haddouche, du barreau de Tizi-Ouzou et membre du collectif des avocats du Hirak, avait déposé, en juillet 2020, une plainte auprès du Parquet d’Alger pour dénoncer les sévices qu’il a subis. Cette dernière est restée sans suite, à ce jour » ont-ils précisé.