Dans le cadre de l’instruction judiciaire diligentée concernant Sonatrach II, un communiqué du parquet général de la cour d’Alger, repris par l’APS, fait savoir que l’enquête menée dans le cadre de l’information judiciaire ouverte dans cette affaire a « donné lieu au maintien des charges contre le nommé Mohamed Chakib Khalil en sa qualité d’ancien ministre de l’Energie et des mines».
L’affaire Sonatrach II porte sur le versement présumé par Saipem, filiale du groupe italien Enie, de 197 millions d’euros de pots-de-vin à des responsables publics algériens, entre 2007 et 2010. Ce versement aurait permis à Saipem d’obtenir des contrats en Algérie pour un total de 8 milliards d’euros. Ce qui a permis aussi à Eni d’avoir l’autorisation du ministre de l’Energie de l’époque, Chakib Khelil, d’obtenir les droits d’exploitation du gisement de gaz de Menzel, via le rachat de la société First Calgary Petroleums.
Farid Bedjaoui, « bras droit » de l’ancien ministre de l’Energie Chakib Khelil et principal intermédiaire dans les transactions entre les deux entreprises pétrolières a été jugé coupable de faits de « corruption international » par la justice italienne. Il a été condamné à 5 ans et 5 mois de prison.
Pour rappel, Chakib Khelil et ses coaccusés sont poursuivis pour » acceptation, de façon directe ou indirecte, d’indus avantages et leur octroi à autrui pour services rendus lors de l’exercice de leurs fonctions » et « octroi volontaire à autrui de privilèges injustifiés lors de la conclusion de contrats, d’accords, de marchés et d’avenants, contraires aux dispositions législatives et réglementaires relatives à l’égalité et à la transparence des mesures », « perception directe ou indirecte de pots-de-vin et d’indus avantages », « abus de fonction volontaire pour l’obtention d’indus avantage », « prise illégale d’intérêts dans sa société », « blanchiment d’argent et de revenus criminels issus de la corruption dans le cadre d’une bande criminelle organisée transfrontalière », « transferts de biens et de fonds issus de revenus criminels pour la dissimulation de leur origine illicite et acquisition et possession de biens et de fonds issus de revenus criminels ».
Il y a lieu de noter que la justice italienne a prononcé la relaxe au profit de Saipem et d’Enie concernant les affaires de corruption liées au marché algérien.
Kheireddine Batache