Pour le président de la Commission de la CEDEAO, « l’analyse des critères de convergence et de stabilité montre que c’est un pari qui ne pourra pas être tenu, surtout dans la précipitation ».
Le pari de créer en 2020 une monnaie unique aux pays membres de la Communauté économique Des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) ne pourra pas être tenu compte tenu d’importantes contraintes, a déclaré mardi à Niamey le président de la Commission de la CEDEAO, Marcel de Souza.
M. de Souza a été reçu en audience par le président nigérien Mahamadou Issoufou désigné en 2013 par ses pairs comme coordonnateur de la coopération monétaire avec en perspective la création d’une monnaie unique dans l’espace CEDEAO en 2020.
Pour le président de la Commission de la CEDEAO, « l’analyse des critères de convergence et de stabilité montre que c’est un pari qui ne pourra pas être tenu, surtout dans la précipitation ».
Entre autres contraintes, il a évoqué l’entrée du Nigeria en récession avec un taux d’inflation, en fin décembre, de 18%, le cas du Ghana également avec un taux moyen de 15%, « deux grandes économies de l’Afrique de l’Ouest face auxquelles, les 8 pays de l’UEMOA réunis et même en bonne santé économique, ne représentent, en termes de PIB, qu’un peu au dessus de 10% ».
« Face à cette situation, on ne peut plus aller à la monnaie unique en 2020 », a reconnu Marcel de Souza.
Un sommet sera convoqué par le président Issoufou en octobre prochain à Niamey pour définir les dispositions à prendre, au cours duquel, il sera également proposé de confier la politique monétaire aux Gouverneurs des Banques centrales et au Secrétariat de la Commission de la CEDEAO.
Etablie par le traité de Lagos signé le 28 mai 1975 par quinze pays de l’Afrique de l’Ouest, la CEDEAO vise comme objectif principal la promotion de la coopération et l’intégration sous-régionale, dans la perspective d’une « Union économique de l’Afrique de l’Ouest ».