Air Algérie traverse une phase dangereuse du fait du recrutement d’éléments PNC stagiaires en remplacement des membres du personnel navigant commercial (PNC) qualifiés mais licenciés par le P-DG d’Air Algérie.
« Cette mesure est contraire à la réglementation et compromet la sécurité des passagers », alerte Benzeroug Mohammed Redouane, pilote de ligne et expert judiciaire dans les enquêtes de crashs aériens.
Cette situation est d’autant plus préoccupante qu’une correspondance interne entre la compagnie aérienne et la direction de l’aviation civile et de la météorologie (DACM), au ministère des Transports, dont l’objet est : « Demande de dérogation », portant sur l’objectif « d’assurer le minimum du service public, suite au mouvement illégal et sans préavis », déclenché le 17 février dernier, « par le personnel navigant commercial » confirme ce recours « contraire à la réglementation » et portant sur le recrutement d’un personnel à « la formation et qualification inachevées ou inexistantes ».
Les PNC novices, signale notre interlocuteur, « bien qu’encadrés dans l’urgence sont loin d’avoir les compétences nécessaires et polyvalentes pour assurer un service complet à bord des différents appareils d’Air Algérie », précise M Benzeroug.
Un passage de la correspondance sus citée indique en effet : « il vous appartient de veiller à ce que l’utilisation de ces PNC soit supervisée par votre personnel navigant commercial qualifié et disposant de tous les documents réglementaires ».
Les PNC ou personnels commerciaux navigants sont partie intégrante de l’équipage de bord, et leur rôle est primordial en cas de situations d’urgence, rappelle M Benrezoug qui dénonce « une décision extrême et non réglementaire », à savoir le licenciement d’un personnel qualifié et son remplacement par un personnel dont les qualifications ne sont pas encore certifiées. « Nous sommes face à un problème de sécurité aérienne pour les passagers les villes et je lance un appel urgent aux autorités publiques afin qu’elles puisse mettre un terme à cette mascarade», conclut M Benrezoug.