Le transport aérien s’enfonce dans une crise qui ne dit pas son nom. Douze appareils sont actuellement immobilisés au sol, une situation préoccupante révélée lundi par le ministre des Transports Saïd Sayoud lors d’une visite dans la wilaya de Jijel. Ces immobilisations perturbent lourdement les liaisons nationales et internationales, laissant de nombreux voyageurs dans l’incertitude.
Les raisons de cette paralysie témoignent des défaillances structurelles de la compagnie nationale. Des problèmes techniques persistants, couplés à une pénurie de pièces détachées, maintiennent ces avions au sol – une situation qui soulève des questions sur la gestion prévisionnelle de la maintenance. Cette défaillance opérationnelle, qui affecte des appareils de différents gabarits, révèle les limites de la stratégie d’entretien de la flotte.
Face à cette situation, le ministère des Transports tente de colmater les brèches. La location de six avions avant septembre 2025 apparaît comme une solution de fortune, coûteuse, mais nécessaire pour maintenir un semblant de service normal. En parallèle, l’acquisition annoncée de seize nouveaux appareils – un de plus que prévu initialement – semble tardive au vu de l’état actuel de la flotte. Les premières livraisons, promises pour septembre prochain, devront confirmer la réalité de ces engagements.
Dans ce contexte de crise, le ministre Sayoud s’efforce de présenter 2025 comme l’année de tous les changements. Un optimisme qui contraste avec la réalité actuelle du terrain. Si le nouveau plan de modernisation englobe l’ensemble des infrastructures de transport, y compris le réseau terrestre, l’ampleur des défis pose question sur la capacité réelle de mise en œuvre de ces ambitions.
Yasser Kassama