Un agent de la compagnie aérienne publique explique qu’en réalité, Air Algérie a « pris sur elle » une erreur de la direction de l’aviation civile et que la « mesure annoncée n’est pas appliquée. Sans qu’on le dise »*.
Faut-il obligatoirement faire le « premier voyage » dans l’espace Schengen par le pays qui a octroyé le visa ? La réponse est clairement non. A une question sur cette « l’obligation », l’ambassadeur d’Espagne à Alger, Alejandro Polanco Mata a répondu de manière diplomatique mais non équivoque.
« Je pense que cette information a été mal interprétée car il n’y a eu aucun changement sur cette question. Du moins, pour l’Espagne, ce problème ne s’est posé, surtout pour les visas de longue durée à entrées multiples » a-t-il déclaré. Il a souligné qu’il ne connaissait pas de cas d’empêchement d’entrée en Espagne pour cette raison.
La question avait fait polémique à la suite d’un communiqué d’Air Algérie, publié le 18 avril dernier, informant les passagers détenteurs d’un visa Schengen qu’ils ont l’obligation d’effectuer leur premier voyage dans l’espace européen dans « l’Etat qui a délivré le visa ».
Le consulat de français en Algérie, le plus important pourvoyeur de visas Schengen, a fini par apporter des précisions indiquant que les « passagers ne sont pas obligés de faire leur premier voyage dans l’Etat européen ayant délivré » leur visa.
Air Algérie a persisté dans son annonce première en affirmant que la mesure s’appliquera « »conformément aux directives de la Direction de l’aviation civile et de la météorologie (Dacm), adressées aux compagnies aériennes nationales pour informer les voyageurs quant aux dispositions contenues dans l’article 5 du règlement N°810/2009 du Parlement européen et du Conseil ».
Air Algérie a indiqué avoir fait cette annonce par souci de « prévenir nos passagers et de leur éviter tous les désagréments » pouvant leur arriver auprès des autorités européennes.
Pourtant, le fameux communiqué d’Air Algérie qui avait lancé l’affaire et la polémique a été retiré de la page Facebook de la compagnie. A l’aéroport d’Alger, les préposés au contrôle des documents indiquent qu’ils n’ont reçu aucune directive pour vérifier que les passagers pour les pays européens ont effectué leur « premier voyage » dans le pays qui a octroyé le visa.
Dans une agence, on se contente de sourire au sujet d’une affaire qui a duré 48 heures avant de disparaître. Un agent de la compagnie publique explique qu’en réalité, Air Algérie a « pris sur elle » une erreur de la direction de l’aviation civile et que la « mesure annoncée n’est pas appliquée. Sans qu’on le dise ».
* Cet article a été publié initialement par notre confrère le Huffington Post Algérie..