Par Samy Injar
Deux annulations d’évènements sportifs sur la voie publique à Alger puis à Tipaza ont alerté la communauté, de plus en plus grande, des coureurs à pied en ce début de 2025. La première annulation paraissait quelque peu anodine.
Le 10 décembre dernier, l’association Cama Kouba, annonçait, sur sa page Facebook, « le report » du 10 km de Kouba prévu pour vendredi 13 décembre 2024. La liste des participants était clôturée depuis plusieurs jours. Les organisateurs évoquaient des « raisons hors de notre contrôle » pour expliquer ce qui, en réalité, était, selon une source proche de l’évènement, un véto des autorités « faute de garanties de sécurité suffisantes ».
Le parcours urbain emprunté par les participants devait jalonner le centre de Kouba puis les quartiers d’Appreval, de Jolie vue, de Garidi, et des Annassers avant le retour vers le siège de la mairie.
L’association Cama n’a pas évoqué d’annulation et n’a pas proposé le remboursement des frais d’engagement en l’attente d’une nouvelle date. Elle a également promis à son public de plus amples explications, ce qui ne s’est pas encore produit sur sa page facebook.
Il s’agissait de la première édition des 10 km de Kouba et les suiveurs ont pu considérer que les organisateurs n’avaient peut-être pas rassuré suffisamment les autorités sur leur capacité à canaliser l’évènement, le report devenant une prudence justifiée.
Même le marathon de l’ASBAC
C’est l’annonce, fin décembre dernier par l’ASBAC, de l’annulation pure et simple de la 17e édition de son marathon devenu un classique de la course à pied, qui a diffusé un soudain malaise et rappelé le souvenir du sort des 10 km de Kouba pour finalement laisser planer un doute sur l’avenir de la saison des courses sur la voie publique dans et autour de la capitale.
L’association sportive de Bouchaoui a promis d’œuvrer pour la réintroduction de son épreuve phare de l’année, prévue le 17 janvier à Tipaza, dans son calendrier de la saison. Là également, il n’y a pas eu de nouveau et les organisateurs ont entamé le remboursement des frais d’inscription. Le syndrome de l’annulation pour raison sécuritaire plane désormais sur les activités sur la voie publique dans, au moins, ces deux wilayas.
L’annulation du marathon de l’ASBAC pour sa 17e édition a été particulièrement alarmant. Il s’agit d’un évènement sportif largement maitrisé, comme le sont toutes les activités publiques de l’ASBAC intégrant notamment le Triathlon depuis quelques années. L’épreuve devait se dérouler cette année sur un parcours inédit en aller-retour, Tipaza- banlieue de Cherchell – Tipaza, avec une formule « relais » pour des tandems sur semi-marathon.
A contre-courant de 2024
La double annulation des 10 km de Kouba puis du marathon de l’ASBAC a d’autant plus surpris qu’elle prend le contre-pied de la saison précédente où de nouveaux évènements de courses publiques avaient émergé dans le calendrier sportif.
Le festival des sports de la Wilaya d’Alger d’avril 2024 avait, par sa grande réussite, déclenché un engouement pour le sport dans l’espace public de la ville. Il s’en était suivi par l’Algiers Urban Trail de 16 km qui avait illuminé plusieurs sites de la capitale le 04 juillet dernier, puis le semi-marathon d’Alger de retour, le 02 novembre dernier, après plusieurs années d’absence.
Ces événements, de vrais succès populaires, devraient se reproduire en 2025 si la tendance naissante au bannissement du sport sur la voie publique ne se confirme pas dans les prochaines semaines. Il existe toujours un espoir chez les sociétaires de l’ASBAC d’obtenir une nouvelle date pour l’organisation de la 17e édition de leur marathon. La saison des courses d’endurance s’arrête généralement fin mai pour reprendre en octobre afin d’éviter les températures élevées contre-indiquées dans ces exercices.