Le gotha mondial du traitement du Kyste hydatique sera en conclave à Alger du 04 au 07 octobre prochains. L’occasion de faire le point sur une pathologie pas si rare qu’on voudrait le penser.
Trois journées pleines d’interventions scientifiques, plus de 150 invités étrangers, des dizaines de praticiens algériens pourront bénéficier de la venue à Zeralda près d’Alger du congrès mondial sur le kyste hydatique pour relancer la lutte contre cette maladie en Algérie. Professeure Karima Achour a obtenu avec la délégation algérienne en Roumanie en 2015 l’organisation par la WAE (société savante Internationale spécialisée dans le Kyste hydatique) de cet important événement biennal qui, depuis le début des années 50, fait avancer dans le monde, et avec l’OMS, la stratégie de lutte contre le kyste hydatique.
« Il existe deux manières de traiter les lésions que peut provoquer le parasite « Echinococcus Granulosus », chirurgicale et médicamenteuse. Or seule la première est pratiquée en Algérie », a déploré Professeure Achour à l’antenne de RadioM. Adossée à son expérience de praticienne, elle veut attirer l’attention des pouvoirs publics sur la nécessité d’ajouter la thérapie par les médicaments afin de réduire les recours « extrêmement coûteux » à la chirurgie sur les patients touchés par le parasite. La relance des politiques de prévention afin de traiter les bassins porteurs du parasite est l’autre attente en marge de ce congrès qui devrait montrer les derniers progrès sur cette voie dans le monde. L’éradication du parasite a été obtenue depuis plusieurs décennies dans les pays riches.
Une patiente opérée pour la 9e fois
Le Kyste hydatique est une maladie due à un parasite « EchinococcusGranulosus » et qui se transmet à l’homme ayant une promiscuité avec des chiens contaminés. Une fois le kyste du parasite niché dans des organes nobles de l’homme (foie, cerveau, poumons), la seule solution pour se débarrasser chirurgicalement de tous les kystes un par un. L’opération peut parfois s’avérer très délicate et nécessiter un chirurgien expérimenté (vu que l’explosion d’un kyste durant l’ablation pouvant causer de graves complications) « Je vais devoir opérer une patiente pour la 9eme fois » à cause d’une dissémination du parasite dans son corps, a confié Professeur Achour dans l’émission l’Entretien de Radio M
L’Algérie reste toutefois un pays plus ou moins avancé dans la lutte contre les parasites. WAE a déjà tenu un congrès mondial à Alger. C’était en 1972 à l’initiative de feu le professeur Bachir Mentouri grand spécialiste mondial de la chirurgie curative de cette maladie.
Un savoir-faire appréciable a été amassé dans la parasitologie en Algérie mais des choses restent à faire selon Professeure Karima Achour même si le pays a accumulé une expertise appréciable dans le domaine « le manque de données épidémiologique fait que l’on ne sache pas exactement la gravité de cette maladie et qu’on la juge peut être pas à sa juste valeur ».