Les déchets de Sonatrach stockés depuis 30 à 40 ans sont représentatifs des nombreux déchets industriels non détruits. Si la culture de destruction des déchets se répand auprès des opérateurs de santé, elle peine à séduire les industriels malgré son urgence, l’existence d’une législation en la matière, et la capacité de reconversion en source d’énergie, estime Guebbas Mounir.
Les produits et solutions propres et amies de la nature dominent les pavillons des 400 exposants du salon international sur le Pétrole et le gaz NAPEC (North African Petroleum Exhibition & Conferences). Ouvert le 08 mars à l’hôtel Hilton d’Alger, ce 6eme salon des équipements et services pétroliers conjugue les solutions énergétiques durables avec les solutions environnementales.
Green Sky est l’une des entreprises de traitement de déchets présente à ce salon. Sa spécialité est le traitement des déchets spéciaux et spéciaux dangereux, principalement les déchets cliniques. Créée en 2010, cette entreprise intervient au niveau des cliniques et des opérateurs industriels pour traiter et procéder à la destruction des déchets par banaliseur (broyage et évaporation) ou par incinération. « Le traitement des déchets industriels se fait par des broyeurs, puis par des évaporateurs à 140 degré. Les déchets cliniques, principalement ceux des soins à risques infectieux, se font par l’incinération à 1600 degré », explique son gérant Guebbas Mounir. Ce dernier observe l’installation d’une culture de traitement de déchets ces deux dernières années notamment chez les gérants des cliniques. « Toutes les cliniques qui se créent en Algérie se conventionnement automatiquement avec des entreprises de destruction de déchets », affirme-t-il. En rappelant que l’existence de la législation sur le traitement des déchets depuis plusieurs années, Guebbas Mounir, constate une récente prise de conscience massive sur l’importance du traitement des déchets spéciaux et spéciaux dangereux chez les opérateurs industriels et les cliniques algériens. Il précise toutefois que l’intégration des programmes de destruction des déchets ne s’est pas encore emparée de toute la classe industrielle, contrairement aux établissements de santé. « Les contrats que nous avons conclus l’année dernière avec les opérateurs industriels ont connu une croissance de 4 à 5% par rapport à l’année précédente, tandis que la croissance des contrats cliniques est de 100% », dit le gérant de Green Sky. Ce dernier affirme que « 100% des cliniques qui se créent en Algérie sollicitent les services de destruction des déchets ».
Les déchets de Sonatrach stockés depuis 30 à 40 ans
Le non recours massif des entreprises industrielles aux services de destruction des déchets est du, selon M. Guebbas, à la non perception de cette thématique comme une priorité de ces entreprises. « Les déchets dangereux des activités industrielles continuent de se jeter dans la nature endommageant l’ensemble de l’écosystème, et ce, en dépit de l’énorme travail du ministère de l’environnement et du signalement continue des éléments de la gendarmerie nationale », regrette-il. Et d’ajouter : « Les déchets de Sontrach par exemple sont stockés depuis 30 à 40 ans, et ils sont loin d’être les seuls à tarder à engager une politique de traitement et de destruction des déchets. Il faudrait qu’il y ait une prise de conscience quant à la nécessité et l’urgence de la destruction des déchets d’autant plus que ces déchets- principalement incinérés- ont une réelle capacité de reconversion en sources d’énergie ».