Le Gouvernement expliquait que la planche à billet servirait à prendre en charge les titres du Trésor émis au profit de la Sonatrach en compensation du différentiel sur les prix des carburants importés.
Pas moins de 900 milliards de DA seront mobilisés pour la prise en charge les dettes de Sonatrach. C’est ce qu’a déclaré le ministre des Finances Abderrahmane Raouya, à l’occasion de la présentation ce dimanche du projet de loi des Finances 2018, lors d`une séance plénière de l`Assemblée populaire nationale (APN), présidée par le président de cette institution parlementaire Said Bouhadja.
Le ministre n’a pas donné plus de précisions. Mais il s’agit, vraisemblablement, des montants qui seront mobilisés, dans le cadre du recours au financement non conventionnel, pour notamment éponger les dettes du groupe public, résultant de la subvention des carburants importés. Dans l’exposé des motifs accompagnant le projet de loi portant amendement de la Loi sur la Monnaie et le crédit qui a institué le financement non conventionnel, il précisé que ces dettes seront prises en charge dans ce cadre.
Le Gouvernement expliquait que l’objectif de cet amendement est d’ « autoriser la Banque d’Algérie, à titre exceptionnel et durant une période de cinq années, à procéder à l’achat direct de titres émis par le Trésor ». Il s’agit de « couvrir les besoins de financement du Trésor, de financer le remboursement de la dette publique interne, et ce, en particulier, les titres de l’emprunt national pour la croissance levé en 2016, les titre du Trésor émis en contrepartie du rachat de la dette bancaire de Sonelgaz et les titres du Trésor émis au profit de la Sonatrach en compensation du différentiel sur les prix des carburants importés et de l’eau dessalée ».
Le différentiel entre le prix du carburant importé et son prix à la pompe, pris en charge jusque-là par le Trésor public, est converti, au moment de l’assèchement des ressources financières, en dettes sous forme de bons de Trésor que détient la Sonatrach.
La consommation nationale en carburants a connu une augmentation annuelle de 7% ces dix dernières années. L’Algérie importe annuellement 3 millions de tonnes d’essence et de gasoil. Une facture qui s’élève à plus d’un (1) milliard de dollars/an, selon les chiffres du ministère de l’Energie.