Le prix du mouton de l’Aïd, resté à un niveau abordable durant l’été, devrait atteindre un pic dimanche prochain.
Le prix du mouton de l’Aïd a entamé sa hausse, à une semaine de la fête du sacrifice, qui sera célébrée lundi 12 septembre. Alors que les prix restaient relativement bas jusqu’à fin août, un frémissement a été signalé durant le week-end du 2 et 3 septembre, pour se transformer en un mouvement de hausse à partir de lundi dernier.
Selon des éleveurs et des commerçants, le mouvement de hausse devrait se poursuivre jusqu’à dimanche prochain, lorsque des centaines de milliers de citadins se rueront sur les marchés et les lieux de vente pour acquérir leur mouton à la veille de l’Aïd. Un éleveur habitué des marchés des Hauts-Plateaux et de l’ouest estime qu’il « faudra compter sur une hausse entre 4.000 et 8.000 dinars » durant la dernière ligne droite que constitue cette semaine avant l’Aïd. « Pour un mouton qui valait 30.000 dinars la semaine dernière, il faudra aller autour de 35.000 dinars », dit-il.
Les citadins paient plus cher
Selon lui, « les prix étaient restés à un prix relativement bas durant tout l’été, car la demande restait faible ». Les habitants des campagnes et les citadins qui peuvent faire garder le mouton chez des proches ont fait leurs achats, mais les autres citadins, habitant des appartements, sont contrains d’attendre le plus tard possible. Cette contrainte les soumet à une sorte de surcoût. « La ruée sur le marché le week-end prochain provoquera forcément » une hausse des prix, dit-il, « une sorte de taxe de la dernière semaine, qui comprend le gardiennage, l’alimentation et le dérangement ».
Un autre éleveur relève que la hausse sera surtout sensible sur les bêtes dont le prix oscille entre 25.000 et 40.000 dinars. «Ce sont les bêtes les plus prisées pour le sacrifice de l’Aïd », précise-t-il, ajoutant qu’il « sera difficile de trouver un mouton à moins de 25.000 dinars». Selon lui, la sécheresse pousse traditionnellement les prix du mouton vers le bas, mais cette fois-ci, « elle n’aura pas d’effet sur le prix du mouton de l’Aïd, qui obéit à une autre logique », dit-il.
Achats de prestige
Les bêtes dépassant 50.000 dinars ne sont, quant à elles, pas soumises à une véritable règle de marché. « Les acquéreurs les achètent pour la frime », affirme un revendeur. « Ceux-là ne regardent pas le prix, mais la longueur des cornes », dit-il dans un grand rire. Mais il énonce une vérité bien connue : le prestige se paie.
Sur un plan strictement économique, un commerçant relève que « le mouton acheté la semaine dernière offrait de la viande à 1.200 dinars le kilo. La semaine prochaine, on passera à 1.500 dinars le kilo, voire plus. C’est une évolution normale pour une semaine exceptionnelle», dit-il.
Les éleveurs et les revendeurs insistent de leur côté sur les frais induits pendant les derniers mois avant l’Aïd. L’orge est cédée par l’OAIC à 1.600 dinars le quintal, mais il faut être introduit dans les rouages pour l’obtenir. Autrement, il faut se rabattre sur le marché noir, où elle vaut 3.500 dinars le quintal. Le son, simple déchet de céréales, est à 3.000 dinars le quintal, et le concentré est à 5.700 dinars le quintal. Engraissée pendant les deux derniers mois, la bête consomme 8 à 10.000 dinars supplémentaires pendant cette période. Faites le compte.