L’Etat veut dé-privatiser l’hôtel El Hidhab Sétif cédé par l’EGT Est (entreprise de gestion touristique) à l’entreprise privée Sofafe en 2006 en raison d’un retard de paiement, a dénoncé, lundi sur Radio M, Abdelhamid Madani, gérant de l’hôtel.
Le gérant de l’hôtel n’a pas hésité à parler d’un « coup monté visant à déposséder la société Sofafe de l’hôtel afin de le céder, par la suite, à un autre investisseur privé ». Abdelhamid Madani admet que la société Sofafe n’ait pas payé la totalité de la somme convenue à l’EGT EST dans un délai de cinq ans, comme prévu, mais assure-t-il, ce retard n’implique pas la dé-privatisation de l’hôtel.
«Nous avions cinq ans pour verser tout le montant de la valeur de l’hôtel. Nous avons payé les 30%, soit 2,5 millions d’euros. L’EGT Est a engagé, alors, une première action en justice (…) Elle pouvait nous trainer en justice pour demander le paiement du reste du montant mais pas l’expulsion. L’EGT Est a directement opté pour l’expulsion. Je pense que les gens de cette entreprise n’ont jamais accepté la privatisation de l’hôtel », a-t-il expliqué, même s’il dit croire que l’hôtel sera attribué à un autre investisseur privé.
« En situation d’équilibre »
M. Madani ajoute que jusqu’à aujourd’hui, la société Sofafe a payé 70% de la valeur de l’hôtel, soit vingt milliards de centimes. Le gérant de l’hôtel EL Hidhan demande la mise sur pied d’une commission d’évaluation pour un rapport sur l’état de l’hôtel qui, selon lui, a connu une véritable métamorphose depuis sa prise en main par l’entreprise Sofafe.
«Nous sommes aujourd’hui en situation d’équilibre financier au niveau de l’hôtel. Nous avons 20 à25 chambres destinées à couvrir les salaires, les déclarations fiscales et les cotisations des travailleurs qui représentent quatre millions de dinars par mois au minimum. J’ai dû mettre à l’arrêt 28 employés (sur les 73 hérités après l’opération de privatisation), car il s’agissait de retraités qui exerçaient encore », indique M. Madani qui précise que « beaucoup de charges ont été réduites ».
Sur un autre plan, il dit avoir sollicité l’intervention du Premier ministre, Abdelmalek Sellal puis celle du président du Forum des chefs d’entreprise (FCE), Ali Haddad, mais leurs promesses sont restées sans suite. En revanche, le gérant de l’hôtel El Hidhab accuse clairement le ministre du Tourisme, Abdelouahab Nouri d’être été à l’origine de ses déboires depuis le début des années 2000, époque à laquelle le ministre était wali de Sétif.
« Quel est l’intérêt de l’Etat à récupérer « un hôtel pour le donner à des mangeurs de viande » a-t-il déclaré. « Pourquoi ne pas aller à la récupération des souk-el-Fellah, des pharmacies, des briqueteries » s’est-il indigné.