Le ministre des Finances réagissait à une interpellation de Mohamed Cherif Ilmane, ancien vice gouverneur de la Banque d’Algérie, qui posait le problème de la collecte de l’épargne à laquelle sont invitées à nouveau les banques, dans une conjoncture de rareté des liquidités.
« Les banques publiques vont sortir le mois prochain avec des produits à marges en direction des épargnants », a annoncé le ministre des Finances, Abderrahmane Benkhalfa, au cours de la table ronde organisée par le CNES ce dimanche autour de la résilience de l’économie algérienne face à la chute des cours du pétrole. « Il s’agit d’offrir un nouveau produit pour les épargnants » qui ne souhaitent pas voir leurs dépôts rémunérés par taux d’intérêt, a-t-il ajouté.
Par son annonce, le ministre des Finances réagissait à une interpellation du panéliste Mohamed Cherif Ilmane, ancien vice gouverneur de la Banque d’Algérie et consultant auprès de l’Institut algérien des hautes études financières (IAHEF) qui posait le problème de la collecte de l’épargne à laquelle sont invitées à nouveau les banques, dans une conjoncture de rareté des liquidités.
Mohamed Cherif Ilmane a déploré qu’aucun texte législatif n’encadre « encore à ce jour » les produits financiers islamiques en Algérie alors qu’une demande réelle de ce type de produits existe parmi les épargnants.
La banque d’Algérie a rétabli récemment la possibilité pour les banques de se refinancer auprès d’elle. Mais, a précisé Ilmane, « elle leur a aussi demandé poliment d’aller chercher l’épargne sur le marché, ce qui ne va pas se faire facilement car, depuis 13 ans que cela ne se fait plus, les banques commerciales ont désappris à collecter l’épargne chez les clients ». Et d’ajouter qu’il existe une frange importante des potentiels épargnants qui souhaitent se conformer à une lecture de la chariâa et qui ne veulent pas déposer leur épargne si elle est rémunérée par un taux d’intérêt, ce qu’ils considèrent comme du riba (usure).
Abderrahmane Benkhalfa n’a pas donné plus de détails sur ce nouveau produit financier islamique qui va rémunérer les dépôts par une marge bénéficiaire qu’il devra générer en participant au financement d’activités économiques.
Après un discours inaugural où il a désigné l’entreprise nationale comme « le pivot du développement algérien», le premier ministre Abdelmalek Sellal a assisté, avec une dizaine de ministres de son gouvernement, à plus de six heures de travaux marqués par l’intervention de nombreux experts algériens et étrangers.