Le projet de loi de finances 2016 a été adopté, lundi, à la majorité par l’Assemblée Populaire Nationale (APN) lors d’une séance plénière présidée par Mohamed Larbi Ould Khelifa, président de cette institution parlementaire.
Le vote a, cependant, été boycotté par les parlementaires du Front des forces socialistes (FFS), du Parti des travailleurs (PT), de l’Alliance de l’Algérie verte (AAV) et du Front de la justice et de développement (FJD). Ce projet de loi de finances, élaboré sur la base d’un prix de référence du baril du pétrole de 37 dollars et d’un taux de change de 98 DA pour 1 dollar, prévoit une croissance économique hors hydrocarbures de 4,6% et une inflation de 4%. Il prévoit des dépenses globales de 7.984,1 milliards DA (mds DA), en baisse de 9% par rapport à 2015, composées de 4.807.3 mds de DA de dépenses de fonctionnement et de 3.176.8 mds de DA de dépenses d’équipement. Il table sur des recettes de 4.747,43 mds DA (- 4,3% par rapport à 2015). Au cours de la séance de vote, des députés de l’opposition s’y étaient violemment opposés. Après quelques escarmouches au sein de l’hémicycle, ils sont sortis dans la rue exprimer leur colère, a constaté un journaliste de Maghrebemergent. Le Parti des travailleurs et le FFS se sont notamment élevés contre la réintroduction de l’article 66 sur la privatisation du domaine public de l’Etat et l’article 71 permettant au ministre des finances de supprimer un chapitre budgétisé, une prérogative dont se revendiquent les parlementaires de l’opposition. Vendredi dernier, la secrétaire générale du parti des travailleurs (PT), Louiza Hanoune avait mis en garde contre les mesures contenues dans le projet de loi de finances 2016 (PLF 2016) et leurs incidences sur le pouvoir d’achat du citoyen. Pour elle, ce PLF2016 « menace la stabilité sociale et économique du pays ». Plus spécialement sur l’article 71, Mme Hanoune soutient que celui-ci autorise le ministre des Finances à intervenir au courant de l’exercice et dans ce cas, a-t-elle dit, une partie du budget des différents secteurs pourrait être « détournée à d’autres fins » estimant que cette mesure est une manière de « confisquer les prérogatives des députés ».