La banque islamique se porte bien en Algérie. En témoignent les résultats obtenus récemment par Al Salam Bank Algeria qui est, aux côtés de son ainée El Baraka, un des 2 établissements bancaires de la place à pratiquer une finance entièrement « Charia compatible ».
Fondée en 2008, cette banque dont les capitaux sont en provenance de plusieurs pays du Moyen-Orient a enregistré en 1 an une croissance spectaculaire des dépôts de sa clientèle .Le total des dépôts a augmenté de 39% entre septembre 2015 et septembre 2016, a révélé lundi 24 octobre 2016 le PDG de la Banque M. Nasser Haider.
A l’origine de ces résultats remarquables en matière de collecte de l’épargne, les responsables de la banque mentionnent «un travail soutenu de marketing et des actions ciblées de terrain ».
Elles reposent sur des produits spécifiques tels la formule Al Moudharaba à travers laquelle des rémunérations trimestrielles sont distribuées pour les dépôts utilisés à des fins d’investissement. La même possibilité est accordée aux détenteurs du livret d’épargne Oumniyati, dont la rémunération a atteint un taux moyen de 2,98% au troisième trimestre 2016.
Les dirigeants de la banque, à l’image de beaucoup de leurs collègues, évoquent par ailleurs un très maigre bilan, « pas plus de trois cas », dans le cadre de la mise en conformité fiscale volontaire. Ils fondent en revanche des espoirs sur des propositions transmises au ministère des Finances comme alternative à la formule générique de l’emprunt obligataire. «Je crois que les pouvoirs publics étudient sérieusement le lancement des soukouk», précise M. Haider.
Stagnation du crédit
Les résultats sont beaucoup moins brillants pour les crédits. Les financements des entreprises ont quasiment stagné depuis un an. Une situation que M. Haider explique par la conjoncture économique actuelle.
«Nous plaçons les fonds qui nous sont confiés par nos clients de manière prudente. Nous avons une politique sélective ; Nous nous comportons plutôt dans ce domaine à la manière d’un fonds d’investissement » confie le PDG de la Banque, qui ne mentionne en revanche aucun problème particulier en matière de liquidité.
Le directeur commercial de la banque précise à la demande des journalistes que les crédits destinés aux financements du commerce extérieur, bien qu’en baisse dans la période récente, restent importants et représentent encore « près de 60% des crédits d’exploitation accordés par la Banque ».
La banque islamique mise sur l’innovation
« Il n’y a pas de contradiction entre finance islamique et innovation, bien au contraire » affirme le PDG d’Al Salam Bank Algeria. Encouragée par les succès enregistrés auprès de la clientèle, la Banque islamique ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. Elle annonce l’ouverture prochaine de pas moins de 8 agences qui porteront le total de ses points de ventes à une quinzaine dès l’année prochaine. La banque compte aussi beaucoup sur l’innovation et elle prévoit de réserver des espaces de « self banking » dans chacune de ces nouvelles agences
Dans le même esprit, l’actualité immédiate pour Al Salam Bank Algeria est constituée par le lancement du paiement en ligne. Le 18 octobre, Al Salam a obtenu l’autorisation de la Banque d’Algérie pour le lancement d’un service d’e-paiement intitulé «e-Amina».
Un produit dédié aux clients de la banque détenteurs d’une carte de paiement interbancaire (CIB) Amina. Cette offre répond, selon Nasser Haider aux attentes de ses clients (4000 comptes particuliers) et va contribuer à promouvoir l’e-paiement en Algérie.
Pour assurer ce service, l’établissement financier a conclu des accords notamment avec les trois opérateurs de téléphonie mobile, Tassili Airlines, Air Algérie et Seaal en attendant son élargissement à d’autres entreprises.
Last but not least, un projet de carte visa internationale est actuellement en cours de finalisation en partenariat avec le BDL. Le PDG de Salem Bank promet qu’il devrait se concrétiser au printemps 2017.