Un nouvel appel à manifestation d’intérêt en direction des entreprises étrangères et nationales pour l’investissement dans un total 28 fermes (légumes, arbres fruitiers, élevage bovin et alimentation animale) va être lancé par l’Algérie dans la semaine, a indiqué à l’agence Reuters une source responsable au ministère de l’agriculture.
« L’objectif est de mettre en place des co-entreprises pour gérer et exploiter les fermes, mais la terre restera propriété de l’Etat » a indiqué la source. Les investissements étrangers dans le domaine se feront selon la règle de 51/49%
Soumissionnaires tiendra une participation minoritaire dans les exploitations agricoles, conformément à la loi algérienne qui limite la participation étrangère de 49 % dans tout projet d’investissement.
Ces fermes pilote seront localisés aussi bien au centre, à l’est, à l’ouest qu’au sud du pays, a précisé la source du ministère de l’agriculture. L’agence rappelle que malgré les restrictions, les produits alimentaires ont représenté en 2016 plus de 20% de la facture des importations qui a atteint 46,72 milliards de dollars.
Une dépendance rendue encore plus délicate avec la chute des revenus hydrocarbures qui ont été de 27,5 milliards de dollars en 2016 contre 35,7 milliards en 2015 et 60 milliards en 2014.
Une option controversée
Pour rappel, le groupe laitier TifraLait a signé le 23 janvier dernier un accord d’investissement avec le groupe américain American international agriculture Group, AIAG pour la création d’une joint-venture pour la réalisation à Adrar, sur 25.000 hectares, de plusieurs projets dans les filières pomme de terre, engrais, céréales, élevage laitier et aliments de bétails. Un investissement qui se situerait entre 250 et 300 millions de dollars.
AIAG a également signé en novembre 2015, un accord pour un investissement avec le groupe Lacheb pour un projet similaire dans la wilaya d’El Bayadh sur un investissement d’un montant de 500 millions de dollars.
La viabilité de cet investissement et la capacité de l’opérateur américain à le mener ont fait l’objet d’une enquête réalisée par l’expert financier, Ferhat Aït Ali, publié par Maghreb Emergent. La publication de l’enquête a suscité des réactions de l’américain AIAG et de Smaïl Chikhoune, président du Conseil d’affaires algéro-américain qui ont été publiées également par Maghreb Emergent.
Enfin sur ce dossier des grandes exploitations dans le sud qui semble être l’option des responsables du secteur agricole, l’expert agricole, Aissa Manseur, a estimé qu’il s’agit d’une bien mauvaise idée en citant le renoncement de l’Arabie saoudite qui a renoncé à aller dans cette voie ruineuse en ressources en eau. Il a cité également l’exemple de l’échec du du Complexe agroalimentaire du Sud (CAAS) d’Adrar, l’explique dans cette contribution.