Un groupe d’intellectuels vient de lancer sur les réseaux sociaux un appel aux pouvoirs publics pour faire de Yennayer une fête nationale chômée et payée. Ils estiment qu’une telle décision renforcera la cohésion de notre nation et la mettra en phase avec sa profondeur historique.
« S’appuyant sur le préambule de la Constitution qui définit l’amazighité comme l’un des fondements essentiels de l’identité nationale, et sur l’article 4 de la Constitution de 2016 qui stipule que Tamazight est langue nationale et officielle, et dans le souci de permettre des avancées effectives dans la prise en charge de cette réalité plusieurs fois millénaire, nous signataires de ce texte lançons un appel aux hautes autorités du pays afin de décréter Yennayer comme une journée de fête nationale, chômée et payée », lit-on dans le document qui précise que cette fête célébrée par toutes les Algériennes et tous les Algériens, de l’Ouest à l’Est, du Nord au Sud est l’un des ciments de notre unité culturelle et nationale. « La décision de faire de Yennayer une journée de fête officielle, chômée et payée renforcera la cohésion de notre nation et la mettra en phase avec sa profondeur historique », estiment les rédacteurs de l’appel.
Cette décision, d’après la même source, peut et doit être prise dans les meilleurs délais afin de permettre à l’Algérie de fêter Yennayer de cette année dans la gaité et le bonheur. « Aujourd’hui plus que jamais, l’Etat est dans l’obligation et le devoir de remplir ses engagements envers Tamazight, dans le strict respect de la Constitution », affirment-ils. Pour eux, ni la crise économique, ni aucune priorité politique ne doit retarder la réconciliation de l’Algérie avec elle-même, à travers sa langue, sa culture et sa civilisation amazighe.
L’appel a été signé entre autres par le poète Achour Fenni, l’écrivain Brahim Tazaghart, l’ex-directeur de la bibliothèque nationale Amine Zaoui, le romancier Lazhari Labter, le chercheur Salim Souhali, l’essayiste Aicha Bouabaci, l’universitaire Mokrane Chikhi, le journaliste Yassine Temlali et autres.
Depuis quelques semaines, les débats sur la promotion de la langue et la culture amazighes occupent le devant la scène politique nationale. Le refus des députés de la majorité une proposition d’amendement de projet de loi de finances pour l’année 2018 portant sur la promotion de l’enseignement de la langue amazighe déposée par une député du Parti des travailleurs a fait sortir des dizaines de milliers de personnes dans les rues d’une dizaine de wilayas.