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Algérie – Après le sauve-qui peut des années 1990, le baby-boom des années 2000

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Dans les années 1990, sur fond d’insécurité, le nombre des mariages a reculé et les naissances aussi. Avec l’apaisement des années 2000 et un accès plus important au logement, ils se sont remis à se marier plus jeunes et à faire plus d’enfants.

 

 

Le taux de natalité en Algérie a augmenté sensiblement ces dernières années. De 600.000 naissances par an dans les années 1990-2000 à 1 million de naissances cette année, l’Algérie connaît un réel nouveau baby-boom.

Les années 1990 ont été celles des violences et de l’instabilité dans les familles, les années 2000 ont connu un grand apaisement avec un reflux considérable des violences, sur fond d’aisance financière permise par des revenus pétroliers en hausse.

Dans les années 1990, sur fond d’insécurité, le nombre des mariages a reculé et les naissances aussi. Avec l’apaisement des années 2000 et un accès plus important au logement, ils se sont remis à se marier plus jeunes et à faire plus d’enfants.

Une évolution confirmée par des chiffres sur la hausse de la natalité donnés à l’Agence de Presse Algérienne (APS) par le directeur de la Population au ministère de la Santé, de la Population et de la réforme hospitalière, Amer Ouaali.

 

Un meilleur accès au logement

 

Cette explosion des naissances s’explique par l’amélioration des conditions de vie: meilleur accès au logement, plus d’emplois et amélioration de la situation sécuritaire dans le pays.

Ce taux de natalité, explique le directeur de la Population au ministère de la Santé, avait connu “une stagnation” durant les années 1990 et le début des années 2000 vu la conjoncture qu’à traversé le pays avant un retour à la normale à la faveur du rétablissement de la sécurité et a stabilité et l’amélioration du niveau de vie des citoyens.

Il s’agit, selon les déclarations du même responsable, d’une situation sociale “très normale”, dans la mesure où ce taux de natalité est encouragé également par le mariage à un plus jeune âge notamment pour les femmes en âge de procréation et le rajeunissement de la société algérienne.

Une situation qui incite d’ores et déjà les responsables à parler ouvertement de politique de planification familiale. Une solution qui a déjà été expérimenté dans les années 1970 lors du premier baby-boom qu’a connu le pays après l’indépendance.

Cette situation, indique M. Ouali, nécessite “une étude prospective sur le développement démographique en Algérie et les moyens que dispose la société algérienne”.

Il a rappelé dans ce sillage que la politique de planification familiale et de régulation des naissances, adoptée par le ministère durant les années 1970, avait donné ses fruits et a permis de suivre une politique nationale de la population adaptées aux moyens du pays. Il a également rappelé que les pouvoirs publics avaient préféré alors appeler cette politique “planification familiale” au lieu de “régulation des naissances”, eu égard à la nature de la famille algérienne à laquelle revient la liberté de faire des enfants.

 

La régulation des naissances, un sujet “délicat”

 

Le même responsable a estimé par ailleurs que la dynamique de natalité dépendait aussi de plusieurs paramètres dont le niveau d’instruction des parents et le niveau de vie, ajoutant que la régulation des naissances aide à une meilleure prise en charge des enfants aussi bien pour leur bien-être que pour leur éducation et leur suivi scolaire.

La simple évocation d’un recours à cette politique commence à susciter une levée de boucliers. Selon la télévision privée Echourouk, le président de la CNPPDH a déclaré que ” la question de la régulation des naissances est très délicate et nécessite la concertation avec les hommes de religion”.

Selon la même télévision un imam, en l’occurrence celui de la mosquée Okba Ibn Nafiaa, se serait déjà élevé contre cette politique. Selon lui toute planification des naissance relève du licite dans la religion musulmane.

 

* Cet article a été publié initialement sur le Huffington Post Algérie.

 

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