Les affrontements auraient été relancés par une agression commise par des inconnus contre des fidèles dans une mosquée d’El Hoffra. Les deux victimes seraient mortes à cause de complications respiratoires suite à l’inhalation de gaz lacrymogène.
Les affrontements ont repris hier samedi dans plusieurs quartiers de la ville de Ghardaïa après une apparente accalmie la veille due à l’intervention des forces de sécurité. Deux personnes âgées seraient mortes de complications respiratoires à la suite d’inhalation de gaz de lacrymogènes.
Les deux victimes, qui habitaient dans une zone de confrontation n’ont pu être secourues. Une situation qui aurait considérablement accru la tension entre les jeunes mozabites et les forces de l’ordre. Selon des témoins sur place, les quartiers de Souk Lahtab, El Hoffra, Bab El Haddad se sont embrasés et des affrontements ont eu lieu avec les forces anti-émeutes et la gendarmerie nationale.
Pour rappel, la ville de Ghardaïa a connu un nouveau regain dans les affrontements à partir de mercredi dernier. Ce serait un incident dans un lycée qui aurait mis le feu aux poudres. L’arrestation de six jeunes, au niveau de la cité El Korti, aurait envenimé la situation.
5 gendarmes blessés
Les forces de sécurité ont utilisé abondamment des gaz lacrymogènes. Des habitants parlent même d’un « nuage » de gaz lacrymogènes alors que des hélicoptères survolaient la ville. Deux habitations ont été incendiées dans le quartier d’El Hoffra et des magasins auraient été attaqués.
Quinze personnes – dont 5 gendarmes – ont été blessées au cours de ces affrontements qui auraient été relancés, selon Echourouk, par une agression commises par des inconnus contre des fidèles dans une mosquée d’El Hoffra.
Selon le correspondant d’El Watan, la situation était particulièrement tendue à la tombée de la nuit et les affrontements risquent de se poursuivre. La gendarmerie et les forces anti-émeutes se sont déployées en force autour des quartiers en ébullition.
Une sérénité de courte durée?
Ghardaïa est, depuis une année, le théâtre de violences communautaires. Les efforts des autorités et des notables pour calmer la situation ont été sans cesse mis en échec par un renouvellement des affrontements.
Le pourrissement de la situation a déteint sur les forces de police qui ont organisé, le 13 octobre 2014, un sit-in devant le siège de la sûreté de la wilaya à Ghardaïa. Un sit-in qui sera le début d’un mouvement sans précédent de contestation dans le corps de la police qui a atteint les abords de la présidence de la république.
L’une des conséquences de ce mouvement de contestation a été le transfert de la gestion de la crise à Ghardaïa du ministère de l’Intérieur à celui de la Défense. Des informations ont fait état de déploiement de 6.000 hommes (4.000 policiers et 2.000 gendarmes) et de la constitution d’une force de réserves de 2.000 hommes relevant de la police militaire.
Ce transfert de la gestion de la crise vers le ministère de la Défense semblait s’être traduit par un retour de « sérénité » qui s’est manifesté à travers un afflux remarqué de touristes pour le réveillon Ce retour de sérénité semble désormais bien troublé…