L’objectif du gouvernement à travers la réduction des importations et de protéger la production nationale.
Les appréhensions relatives à l’interdiction de l’importation de plusieurs produits de consommation commencent à se concrétiser. Pénurie et augmentation des prix s’installent déjà.
Au niveau des grandes surfaces à Alger, les rayons dédiés aux produits importés sont vides ou presque. Et les petites quantités disponibles dans les magasins ont connu une augmentation importante de prix. Lors d’une tournée à Chéraga (banlieue Ouest d’Alger), des propriétaires de superettes, de quincailleries, de magasins cosmétiques et/ou d’électroménagers, nous ont confirmé que la pénurie existait déjà chez les grossistes des produits alimentaires et cosmétiques de la capitale.
Mohamed Saadaoui, propriétaire d’une quincaillerie, a expliqué à l’équipe de Maghreb Emergent que « les prix des chaudières et les produits à base de cuivre ont augmentés de 10.000 DA et de 1000 DA respectivement ce dernier mois, en précisant que ces deux produits ne sont pas disponibles comme avant », « quant à la robinetterie elle est introuvable à El Hamiz » ajoute-t-il. Déçu, ce vendeur confie que si la crise actuelle continue, il va fermer son magasin.
Dans plusieurs superettes, nous avons pu constater que plusieurs produits importés n’étaient presque plus disponible, tels que les sauces alimentaires, quelques marques de café, les chocolats notamment en poudre et les barres de chocolat, ainsi que quelques marques de fromage. « Nous avons des difficultés à trouver ces produits chez les grossistes », assure l’un des vendeurs. « Un sur cinq grossistes fourni ce genre de produits et c’est a des prix élevés », ajoute-t-il.
Un jeune vendeur dans une grande boutique de produits cosmétiques, nous a confirmé que tous les produits importés disponibles chez lui, sont des produits obtenus d’une façon informelle « cabas ». « Tous les produits que vous voyez, maquillages, parfums, champoings et autres je les ai ramenés moi-même. Et les prix à notre niveau ont augmenté d’environ 800 DA le produit » a-t-il signalé. « Nous ne trouvons plus ces produits ici à Alger, même pas à des prix élevés », continue le jeune homme.
Sidali Laalaoui, propriétaire d’un grand magasin d’électroménager à Chéraga, a expliqué à ME qu’en un mois les prix ont beaucoup augmenté à El Hamiz. « Tout a augmenté à El Hamiz, nous avons augmenté à notre tour les prix et nos clients commencent a nous bouder », regrette le propriétaire.
Il faut noter que plusieurs experts en économie ont mis en garde contre la décision d’interdire l’importation de plusieurs produits, estimant que cela pourrait engendrer une pénurie, notamment lorsqu’il s’agit de produits non fabriqués en Algérie. Mais le gouvernement avait un autre avis. Son objectif affiché était de « protéger la production nationale et de faire en sorte que les importations ne repartent pas à la hausse ».