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Algérie – Banques: Laksaci dévoile les grands axes de la réforme prudentielle

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Le ratio de solvabilité des banques, calculé sur la base du taux des fonds propres par rapport aux risques encourus au titre des crédits opérationnels et de marché, sera porté à un minimum de 9,5% contre 8% actuellement.

 

Le gouverneur de la Banque d’Algérie, Mohamed Laksaci, a dévoilé lundi à Alger les grands axes du nouveau dispositif prudentiel qui prévoit notamment le relèvement du ratio de solvabilité des banques et la création d’un “coussin de sécurité” pour les risques pondérés.

Ces réformes, qui seront mises en oeuvre dès octobre 2014, devraient renforcer la stabilité financière du système bancaire qui revêt une importance particulière en Algérie dans un contexte de crise financière internationale, a expliqué M. Laksaci au cours d’une rencontre organisée par l’Association professionnelle des banques et des établissements financiers (ABEF) sur le nouveau dispositif prudentiel.

En vertu des nouvelles mesures, les banques se doivent d’être d’une grande solidité financière pour pouvoir faire face à leurs engagements à tout moment, a-t-il encore indiqué.

A ce titre, le ratio de solvabilité des banques, calculé sur la base du taux des fonds propres par rapport aux risques encourus au titre des crédits opérationnels et de marché, sera porté à un minimum de 9,5% contre 8% actuellement.

Le nouveau dispositif va imposer aux banques de constituer un coussin dit de sécurité qui sera alimenté par les fonds propres de base et couvrant 2,5% des risques pondérés, a fait savoir le gouverneur de la banque centrale lors de cette journée d’étude organisée par l’ABEF.

En 2013, le ratio de solvabilité des banques de la place est resté appréciable en s’établissant à 15%, a relevé pour sa part le délégué général de l’ABEF Abderrezak Trabelsi, présent à cette rencontre.

La nouvelle réglementation introduit également des éléments de surveillance prudentielle pour les banques et les établissements financiers.

Il est ainsi requis que le système de surveillance d’une banque soit documenté et revu régulièrement, permettant un compte rendu périodique à l’organe délibérant et à l’organe exécutif, a révélé le gouverneur.

 

« Des simulations de crises »

 

Il est aussi demandé aux banques d’effectuer des simulations de crise pour évaluer la vulnérabilité de leur portefeuille de crédits en cas de retournement de conjoncture.

Le gouverneur a également indiqué qu’un des trois règlements qui seront promulgués incessamment dans le cadre de cette réforme concernait les grands risques et participations.

Ce règlement définit “le grand risque” à l’instar des risques encourus sur un même bénéficiaire, qui ne doivent pas excéder, selon la nouvelle réglementation, 10% des fonds propres réglementaires de la banque ou de l’établissement financier, a-t-il précisé.

Il établit également les normes de participation des banques et établissements financiers dans des sociétés émettrices. Cette participation doit être fixée à un maximum de 15% des fonds propres réglementaires individuellement et de 60% pour l’ensemble des participations.

Dans son intervention, M. Laksaci a souligné que la loi bancaire de 2010 a mis en avant le rôle de la Banque d’Algérie dans le domaine de la stabilité du secteur bancaire puisqu’elle doit s’assurer de sa sécurité et de sa solidité.

Dans ce sens, la Banque d’Algérie est dotée, depuis 2010, de prérogatives plus larges pour effectuer toute investigation au niveau des banques et établissements financiers, permettant une plus grande capacité de détection précoce des vulnérabilités, a-t-il rappelé.

Cela a amené la Banque centrale à intensifier les contrôles micro-prudentiels dans le cadre de la lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme au niveau des banques de la place, a-t-il enchaîné.

En outre, la Banque centrale évalue périodiquement la solidité du secteur bancaire au moyen de “stress tests” qui avaient été développés à partir de 2007 puis renforcés en 2013-2014.

Les résultats de ces tests permettent d’anticiper les risques éventuels de fragilisation du secteur, a encore expliqué le gouverneur.

 

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