La nomination de M. Noureddine Bouterfa à la tête du ministère de l’Energie et des mines, est adéquate pour mener à bien le chantier de la transition énergétique et celui de l’ajustement des prix de consommation des énergies, estime Abdelmadid Attar,ancien patron de Sonatrach et ancien ministre des Ressources en eau. Il met toutefois un bémol sur la vision de ce ministre quant au «taux d’intégration» espéré dans la production nationale d’énergies renouvelables.
«Bouterfa pourrait être l’homme de la situation», car «la transition énergétique c’est beaucoup plus l’affaire de Sonelgaz », a estimé M. Attar qui était l’invité de Radio M, en donnant son opinion sur l’ex-PDG de Sonelgaz, promu ministre suite au remaniement partiel de juin 2016. Selon lui, M. Bouterfa a été désigné ministre, notamment pour sa position sur les augmentations des prix de l’électricité, du gaz et des carburants. «Je pense que Bouterfa fera son possible pour s’attaquer au problème du tarif», soutient M. Attar, soulignant qu’il était partisan de cette augmentation en sa position de PDG.
Cependant, selon M. Attar, l’application de ces augmentations de tarifs sur la consommation domestique, sera tributaire de la volonté du gouvernement et du soutien apporté à ce nouveau ministre. «Est-ce que Bouterfa aura les moyens et le soutien? Est ce qu’on l’écoutera? Est ce qu’on aura le courage de l’accompagner dans cette direction?», s’est-il interrogé.
Cela dépendra de la politique du gouvernement en matière de subventions et « du courage politique» de prendre une telle décision impopulaire, a-t-il estimé, avant de rappeler que lorsque
M. Youcef Yousfi était ministre de l’Energie, l’augmentation des tarifs du gaz et de l’électricité avait été un échec à cause de l’absence d’un «courage politique » de la part du pouvoir.
L’Intégration technologique nationale : un préalable pour Bouterfa pour produire de l’énergie renouvelable
Poser l’intégration technologique comme préalable est une condition réaliste, selon M. Attar, mais à une certaine limite. «On peut espérer au maximum 25% de taux d’intégration», a-t-il dit, soutenant que dans la production d’énergies renouvelables, il est possible de «créer une multitude de centrales et non pas de grosses centrales de 300 ou 600 mégawatts». Il réfute toutefois un taux de 50% d’intégration nationale, comme le soutient par M. Bouterfa.
La lettre de Bouterfa : une «feuille de route» pour les cadres et travailleurs de Sonatrach
M. Attar est revenu aussi sur la récente lettre adressée aux travailleurs par M. Bouterfa après avoir été nommé ministre. «Je l’ai personnellement lue et j’ai été agréablement surpris» car «il dit exactement ce qu’il pense» a déclaré l’invité de la Radio M pour qui, cette lettre de quatre pages pourrait être considérée comme une «feuille de route» pour les cadres et les travailleurs de Sonatrach. A travers cette lettre le ministre invite le top-management de Sonatrach «à prendre des initiatives et préconise une réorganisation, en fonction de la situation actuelle» selon M. Attar. «Je trouve qu’il libère Sonatrach et ses managers», argue M. Attar, soulignant par ailleurs que la nomination de Boutefa n’avait aucun lien avec le retour de Chakib Khellil. «Tel que je le connais -sur le plan personnel- Bouterfa est quelqu’un de très indépendant» a-t-il souligné.
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