« Nous sommes réduits à faire du surplace alors que nous étions précurseurs en 1990 ! Nous avions fait un sacré bond en avant au début car il y avait un réel besoin de construire avec les matériaux locaux », déplore un expert.
La filière terre a été victime de la politique. C’est ce qui ressort du débat d’experts qui a émaillé le dernier salon international du bâtiment, des matériaux de construction et des travaux publics d’Alger (Batimatec). En effet, et à en croire les témoins de son évolution en Algérie, les préjugés liés à la terre, auront souvent freiné le développement de la dite filière. Contrairement à d’autres pays, l’Algérie a vu l’élan initial de développement de la construction en terre brutalement freiné. Du fait notamment de la centralisation de la décision politique et de sa main mise sur les choix architecturaux.
Le modèle économique actuel, et l’émergence de l’entreprenariat privé plaident néanmoins pour une possible reprise d’une aventure déjà entamée de pied ferme il y a de cela deux décennies au moins. Indique-t-on.
Ainsi, l’expert Rabah Oumaziz qui a vécu les années de gloire de la palpitante épopée du bâti en terre, rappelle/tout en livrant un amer constat : « Nous sommes réduits à faire du surplace alors que nous étions précurseurs en 1990 ! Nous avions fait un sacré bond en avant au début car il y avait un réel besoin de construire avec les matériaux locaux, lesquels prenaient une place conséquente dans l’administration publique, qui lui a consacré un soubassement réglementaire. Soit un règlement en bonne et due forme publié dans le Journal officiel de la République algérienne.
Seule la demande publique pourra impulser un second souffle à la filière terre, précise-t-on, tout en enjoignant l’Etat à mettre de l’argent sur la table et ce pour multiplier les actions de communication devant servir à sensibiliser pour un salutaire retour à la terre…Dans un contexte normatif, car la filière terre reste une chaîne de valeurs où tous les chaînons sont importants.