320 entreprises privées réclament 3,8 milliards de dinars de factures impayées par l’ALRECC et décident de prendre la protestation.
Pour réclamer leur dû, des entrepreneurs BTP protestataires ont décidé de bloquer demain matin, l’accès à l’Algérienne de Réalisation et Construction du Centre (ALRECC) relevant du ministère de l’Habitat.
Ils sont une cinquantaine à passer la nuit sur place à l’ALRECC, sise dans zone industrielle de Oued Semmar, dans la banlieue-Est d’Alger. « Il y a un renfort qui arrive. Des confrères de plusieurs wilayas assisteront demain matin à cette action. Nous allons aussi étudier la possibilité d’envoyer une lettre ouverte au Président de la république afin d’expliquer notre situation », affirme un entrepreneur.
« On a ras-le-bol d’être renvoyés d’un bureau à un autre et d’une direction à une autre », regrettent des entrepreneurs, contacté par téléphone. D’ailleurs, ils sont passés aujourd’hui par trois parties, à savoir, l’ALRECC, le groupe INDJAB et le ministère de l’Habitat, de l’urbanisme et de la ville. Aucun responsable « n’a pris la peine de parler » à ces entrepreneurs « désespérés ». « Le Directeur général de l’ALRECC, M. Yahiaoui, qui a promis de régler notre problème durant le mois de janvier, a dit clairement ce matin qu’il n’a pas d’argent à donner et que les comptes bancaires de l’ALRECC sont bloqués », affirme-t-on. Une information que le Président du groupe INDJAB, M.Belabes leurs a confirmée lors d’une audience cet après-midi. L’équipe de Maghreb Emergent a contacté un responsable à l’ALRECC, en l’occurrence le Directeur de la comptabilité et finances, M. Ouznaoui qui s’est refusé à tout commentaire.
Pas moins de 320 entrepreneurs ayant réalisé des infrastructures pour l’Etat en sous-traitant des marchés réclament le règlement de factures impayées s’étalant entre 2011 et 2016 d’un montant cumulé de 3,8 milliards de dinars.
Il faut rappeler qu’ils ont réalisé des logements LPP, sociaux ainsi que des casernes pour l’Armée nationale populaire (ANP). Selon eux, les maitres d’ouvrages tels que l’ANP et l’Office de Promotion et de Gestion Immobilière (OPGI), ont débloqué les budgets pour ALRECC mais cette dernière n’a encore payé les entrepreneurs. Depuis plusieurs mois, ils organisent des sit-in. Au mois de juillet dernier, ils ont observé une grève de la faim qui a duré plusieurs. En vain.