Le ministre de l’industrie et des mines Abdeslam Bouchouareb a nié vigoureusement dimanche l’existence d’un « déclin » de l’investissement en Algérie et a assuré au contraire qu’on n’a jamais autant investi en Algérie.
« C’est faux de dire que l’investissement en Algérie est en déclin » a martelé Abdeslam Bouchouareb sur les ondes de la chaine III. Selon ses chiffes, l’investissement a augmenté en valeur de 19%, générant par ricochet une création d’emploi de 15%.
« Je peux vous dire qu’on a jamais autant investit dans notre pays » a-t-il déclaré en relevant qu’en 2016, l’IBS (impôt sur le bénéfice des sociétés) a augmenté de +24% sans qu’il y ait eu une augmentation du tarif de cet impôt. « Il y a donc un élargissement de l’assiette fiscale des entreprises » en conclut-il. Le secteur de l’industrie, a-t-il indiqué, « enregistrera 5% de croissance. Il sera le premier secteur en croissance devant l’agriculture ».
Liste négative
Interpellé au sujet des secteurs saturés, Abdeslam Bouchouareb a expliqué que le gouvernement n’interdit aucun investissement mais qu’une liste négative est mise en place, comme le transport et le secteur de la cimenterie. Dans la nouvelle loi, précise-t-il, un des décrets d’application concerne l’établissement d’une liste négative. Les investisseurs qui choisissent d’y aller ne bénéficieront pas des avantages à l’investissement.
Cependant, note-t-il, «celui qui veut faire un investissement dans un secteur saturé, il est libre de le faire » explique le ministre. Le but, a-t-il ajouté, est d’orienter « la dépense fiscale vers les segments qui servent l’économie nationale ».
A quoi sert le comité de veille près du Premier ministre
Au sujet de la mise en place auprès du Premier ministre d’un Comité de veille chargé du suivi et du développement de l’investissement, Bouchouareb précise qu’il aura un rôle d’intermédiaire entre tous les intervenants dans l’acte d’investir. « Le comité de veille est là pour observer l’investissement d’une manière globale, et attirer l’attention des différentes institutions intervenant dans l’acte d’investir » a-t-il indiqué.
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Ce Comité qui « donnera plus de force aux solutions proposées » et s’ajoute aux différents organismes publics tels que l’ANDI est adéquat du fait du caractère intersectoriel de l’acte d’investir.
Bouchouareb a rappelé le cadre institutionnel de l’investissement. Le CNI (Conseil national de l’investissement, présidé par le Premier ministre) est la première instance qui encadre les investissements dont le chiffre d’affaire dépasse les 500 millions de dinars. Concernant le secteur public, c’est le Conseil de participation de l’Etat qui est l’instance chargée de l’investissement.
Pour le ministre, les blocages pour l’investissement ne se situent pas au niveau de la législation. « La nouvelle loi sur l’investissement a institué une Commission de recours pour tous les investisseurs qui se sentent lésés par rapport à la jouissance des avantages offerts par la loi » indique Bouchouareb.
Le ministre cite encore deux autres comités établis au sein du ministère de l’Industrie et des Mines. « C’est le Comité pour l’amélioration du climat des affaires, et le Comité du suivi du pacte économique et social. Ces deux comités nous permettent de relever les problématiques vécues sur le terrain et c’est ce qui nous a permis de mettre en place 30 mesures à travers les quatre dernières lois de finance. »
Mais l’avancée cruciale (sur le plan législatif) selon lui est que « contrairement au passé, nous avons initié des lois mais aussi tous les textes d’application qui sont adoptés et publié ». Six décrets d’application (sur le code d’investissement) ont été publiés dans le journal officiel la semaine dernière, ce qui signifie que « aujourd’hui la loi sur l’investissement est totalement fonctionnelle sur tous les plans. ».