A Tizi-Ouzou, Issad Rebrab n’a pas parlé de Bouchouareb ou de montage auto, mais de ce que les acquisitions faites à l’étranger par Cevital permettent de faire en matière d’industrialisation en Algérie. Et d’exportations. L’exemple de Brandt à l’appui.
Brandt atteindra en 2020 un chiffre d’affaires de près de 2 milliards de dollars dans les exportations en électroménagers, a déclaré lundi, dans une conférence à l’université Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou, Issad Rebrab, patron du groupe privé algérien Cevital.
Au cours de la conférence, rapporte le journal El Watan Issad Rebrab a souligné l’importance stratégique de saisir les opportunités d’acquisitions des entreprises en difficultés en Europe pour « développer une industrie compétitive ».
Pour rappel, les autorités algériennes via la Banque centrale ont pendant longtemps interdit de fait à travers la législation sur les changes toute possibilité d’investissement à l’étranger. La loi sur la monnaie et le crédit le permettait mais l’application était tributaire d’une autorisation de la Banque d’Algérie.
Depuis fin 2014, un règlement de la Banque d’Algérie autorise sous condition les investissements des entreprises algériennes à l’étranger. Le règlement pose comme condition que l’investissement projeté soit en rapport avec l’activité de l’opérateur algérien. Une restriction qui ferme la possibilité de saisir des opportunités d’acquisitions dans des secteurs autres que celle de l’opérateur.
Le rachat de Lucchini Piombino fait « bénéficier d’une expérience d’un siècle dans les aciers ».
Pour Issad Rebrab, les autorités algériennes devraient, au contraire, soutenir les entreprises algériennes qui cherchent à faire des acquisitions à l’étranger et notamment en Europe.
Le patron de Cevital a souligné ce que l’acquisition de Brandt avec » avec quatre marques prestigieuses ainsi que 1300 brevets » permet de réaliser à l’horizon 2020 : une production de 10 millions d’articles (machines à laver, réfrigérateurs, climatiseurs et téléviseurs) avec un taux d’intégration de 80%, et 7500 emplois. Et surtout, 90% de la production qui prendra le chemin de l’exportation.
De quoi amener à comparer- on ne sait pas si telle était l’intention de Rebrab – avec tout ce qui se dit sur les opérations d’investissement dans le montage automobile. Mais les formules chocs utilisées par Rebrab y font nécessairement penser. Ainsi le rachat de l’aciériste italien Lucchini Piombino permet de « bénéficier d’une expérience d’un siècle dans les aciers ».
Le patron de Cevital a comparé entre les entraves bureaucratiques à l’investissement en Algérie et les facilités qu’il rencontre à l’étranger. En Algérie, il faut « mendier » un lot de terrain et une autorisation « pour créer de la richesse et des emplois, alors qu’à l’international on facilite tout à un investisseur ».