L’ex-ministre de l’Energie et des Mines Chakib Khelil est le candidat du clan de la présidence de la République a écrit le célèbre commentateur sportif algérien Hafid Derradji mardi 22 janvier, sur sa page officielle sur le réseau social facebook.
Pour Derradji, le clan de la présidence ne peut imposer un 5è mandat en raison de l’état de santé du président de la République Abdelaziz Bouteflika. Il ne peut aussi mobiliser du soutien pour le report des élections présidentielles. Il lui reste donc, poursuit la même source, que de présenter un candidat de confiance pour se maintenir au pouvoir. Un candidat ne peut être que l’ex-ministre de l’Energie et les Mines, affirme Hafid Derradji qui qualifie de bilan de Bouteflika à tête de l’Etat algérien de « Négatif ».
Pour faire face à Khelil, le commentateur sportif appelle l’opposition à présenter un seul candidat. « La multiplication de nombre de candidats ne fait qu’à amoindrir leurs chances et disperser les voix des électeurs. C’est pour cette raison que nous appelons à la présentation d’un seul candidat et à la mobilisation générale des électeurs pour faire face à la machine de fraude et de destruction », lit-on dans le message du journaliste qui a fait de sa page facebook qui compte près de 5,5 millions de fans, une véritable tribune numérique hostile au pouvoir.
L’identité du candidat susceptible d’unifier l’opposition algérienne n’a pas été citée par le commentateur.
Le rythme des activités de Khelil renforce la thèse de Derradji
Chakib Khelil sera-t-il réellement le candidat du clan présidentiel composé essentiellement des frères du chef de l’Etat ? Difficile de répondre avec certitude à cette question, mais des évènements survenus en 2018, laissent penser que l’ex-ministre de l’Energie et des Mines se prépare depuis plus de deux ans, à une nouvelle mission au sein de l’Etat.
Depuis son retour « inattendu » en Algérie en juin 2016, l’homme de confiance du président de la République a multiplié les sorties dans les wilayas pour parler d’économie, d’énergie et surtout de l’avenir de l’Algérie sans le pétrole. Il se présente dans les conférences débats qu’il anime comme l’homme qui pourra guider l’Algérie à sortir de sa dépendance des hydrocarbures.
L’accueil que les réservent des relais du pouvoir dans les wilayas et la zaouias ainsi que les facilités que lui accorde l’administration locale pour animer ses conférences renforcent les doutes sur les objectifs de l’homme que des chaines de télévisions privées connues pour leur allégeance au pouvoir invitent pour parler des solutions possible pour sortir l’Algérie de sa crise économique actuelle.
En plus des sorties sur le terrain, l’occupation des espaces médiatiques audiovisuels et religieux, l’ex-secrétaire général de l’OPEP a massivement investi les réseaux sociaux. Il dispose d’une chaine Youtube, d’un compte twitter et autre sur Instagram et surtout d’une page hyper dynamique sur le réseau social Facebook. Un budget spécial est dégagé pour faire fonctionner cette présence permanente et professionnelle sur facebook notamment. La page est gérée par une équipe qui filtre les commentaires, postent des vidéos, des photos et des écrits ayant un lien avec l’homme. La page est régulièrement sponsorisée pour atteindre le maximum de personnes. En effet, en l’espace de deux ans, elle a atteint 700 000 fans. Le rythme de ciblage payé des fans s’est accéléré ces dernières semaines. En effet, la page se renforce par pas moins de 30 milles nouveaux fans chaque semaine. Avec cette cadence qu’on peut atteindre qu’avec un budget important, la page en question atteindra un million de fans avant le début de campagne électorale pour les présidentielles du 18 avril prochain. Additivement à cela, Khelil a crée durant la même période un site web.
Gagner de la sympathie en s’attaquant à la France et aux médias algériens francophones
Pour gagner la sympathie de la population, Chakib Khelil dont le nom est cité dans une affaire de pots de vin par la justice italienne joue sur la fibre patriotique. Dans toutes interventions en live et dans les wilayas, il évite de parler en langue française. Il s’attaque à chaque occasion à cette langue qu’il qualifie de « morte » et « de source de sous-développement ». S’attaquer à la langue française et en fréquenter les zaouias, l’homme drague la famille révolutionnaire ainsi que les milieux conservateurs connus par leur hostilité à la langue de Molière. En ce qui concerne les soupçons de corruption, l’homme de confiance et l’ami d’enfance du président Abdelaziz Bouteflika se défend en s’attaquant à la presse francophone algérienne. Pour lui, tout ce qui a été dit sur son implication dans l’affaire de pots de vin « n’est qu’une histoire fabuleuse » fabriquée de toute pièce par la presse francophone algérienne.