Le système du tiers payant sera profondément revu, à travers notamment l’intégration d’une nouvelle gamme de prestations médicales devant prétendre au remboursement par la Caisse nationale de sécurité sociale (Cnas), a annoncé lundi à Alger, le directeur général de cette caisse, Djaouad Bourkaib.
Le système du tiers payant sera revu « de fond en comble » pour permettre aux malades chroniques d’en bénéficier auprès des laboratoires d’analyses médicales et des centres de radiologie, a précisé Bourkaib sur les ondes de la Radio nationale. Rappelant la gamme des pathologies déjà couvertes par la Cnas, il a fait savoir que celle-ci sera élargie à d’autres prestations, telles que l’oxygénothérapie à domicile, les consommables des implants cochléaires, la lunetterie pour enfants en âge scolaire et préscolaire, etc.
Néanmoins, cette mesure sera assujettie à « des protocoles de soins » devant être établis par le médecin traitant, l’intérêt étant de connaître, dans l’année, comment doit être suivi le malade, a-t-il relevé. Cela devra également se faire dans le cadre de la « maîtrise des dépenses et du souci de la préservation des équilibres financiers du système de sécurité sociale », a-t-il dit, rappelant que le système du tiers payant constitue « le secret de l’amélioration et du développement de l’accessibilité des malades aux soins ».
11,6 millions de cartes Chiffa
Le premier responsable de la Cnas a assuré de l’existence d’ »un équilibre financier global » de la caisse, en dépit de la conjoncture économique que traverse le pays. « Il n’y a pas de remise en cause du système du tiers payant généralisé », a-t-il insisté, à ce propos, rappelant que plus de 11,6 millions de cartes Chiffa ont été distribuées à ce jour et que plus de 10.700 pharmacies sont conventionnées à la caisse. Autant d’acquis qui classent l’Algérie parmi « les plus avancés au monde », en matière d’accessibilité des malades aux soins, s’est-il réjoui.
Abordant le remboursement du médicament, M. Bourkaib a également fait part d’un projet de « révision des marges pour les pharmaciens et les grossistes, de sorte à encourager la production nationale et la rentabilité », sans pour autant qu’il y ait « d’impact négatif » sur les institutions telle que la sécurité sociale. Ce projet, a-t-il clarifié, est endossé par une commission interministérielle pilotée par le département du Commerce, laquelle a élaboré une étude « approfondie » sur la question.
Assurer la traçabilité
Il a, en outre, annoncé l’application, à l’avenir, du code « Data Matrix », lequel assure une traçabilité « très fiable » du médicament, permettant de lutter contre les abus, les fraudes, les malfaçons et contrefaçons. M. Bourkaib a également fait part de la mise en place future de « mécanismes innovants » pour traiter le problème des médicaments « très coûteux » dans des segments ou le risque médical n’est pas couvert (les contrats de performance avec les laboratoires).
« Nous devons imaginer un dispositif juridique pour qu’en cas d’échec thérapeutique d’un médicament, le laboratoire s’engage à rembourser totalement le montant de celui-ci à la sécurité sociale. Nous devons acheter une efficacité thérapeutique et non plus le médicament », a-t-il explicité.