Des producteurs se sont lancés au cours de ces cinq dernières années dans la transformation de la figue.
L’importation de la figue sèche turque doit s’arrêter. La production nationale de ce fruit sec pour l’autonome 2017 suffira à couvrir toute la demande locale jusqu’à septembre 2018. Donc, le recours à l’importation n’est plus justifié. C’est l’appel lancé au gouvernement par l’Association des producteurs de figue de Beni Maouche dans la wilaya de Bejaia via son secrétaire général Omar Bekkouche.
Contacté par nos soins, il affirme que les producteurs de figue de sa région ne comprennent pas pourquoi le gouvernement n’a toujours pas suspendu l’importation de la figue sèche de Turquie. « Puisque le gouvernement a imposé des licences d’importation pour plusieurs produits alimentaires, nous demandons que cette démarche soit étendue à la figue sèche », a-t-il indiqué. Pour lui, le maintien de l’importation de la figue sèche sans quotas et sans conditions particulières entrave le développement de cette filière dans notre pays. « Le régime des licences a touché le chocolat, les biscuits, la pomme, la confiserie, les sauces, le ketchup, la mayonnaise et autres, mais pas la figue sèche », regrette notre interlocuteur qui estime « injuste » que la devise du pays sert à financer l’importation de la figue sèche de l’étranger au moment où les producteurs locaux travaillent d’arrache-pied pour améliorer la production et la placer sur le marché européen comme se fut le cas durant les années 1950, et même durant les premières années de l’indépendance. « La suspension de l’importation de la fiche sèche permettra d’économiser de la devise et d’encourager le producteur local à produire davantage », a-t-il affirmé. Il ajoute : « Depuis la labellisation de la figue sèche de Beni Maouche l’an dernier, les gens s’intéressent de plus en plus à ce produit qui fait partie de la culture voire de l’identité locale ».
Interrogé sur la capacité de la production locale de figue sèche à répondre à toute la demande nationale, il dira que la récolte de cette année s’annonce bonne. « Selon les premières estimations, nous aurons cette année une récolte plus importante que celle de l’année dernière dans les 22 communes incluses dans le label Beni Maouche », a-t-il précisé. Il poursuit : « D’autres localités en plus de Beni Maouche produisent aussi de la figue sèche ».
En plus de la vente de la figue sèche à l’état brut, des producteurs de Beni Maouche et de ses environs ont entamé au cours des cinq dernières années, le développement de l’activité de la transformation de ce produit. En effet, des confitures et des chocolats à base de figue sèche et fraîche sont produits actuellement. Les premiers résultats de cette aventure s’annoncent promoteurs, indique Omar Bekkouche.
La fête de la figue en quête de sponsors
La prochaine édition de la fête de la figue de Beni Maouche prévue pour le mois de septembre, est confrontée à un sérieux problème de financement. D’habitude financée par les fonds propres de l’Association des producteurs de figues de Beni Maouche et de l’APC, sauf que cette année, les restrictions budgétaires imposées aux collectivités locales risquent de peser lourd sur cet événement. « Les subventions que nous avons l’habitude de recevoir des pouvoirs publics risquent de ne pas venir cette année en raison des coupes budgétaires imposées aux collectivités locales », indique notre source. Cette situation pousse l’association d’autres moyens de financement. « Nous lançons un appel aux opérateurs économiques locaux pour sponsoriser cette fête », a-t-il dit.