Ces arrêts de travail interviennent en guise de protestation contre la plainte déposée par la direction contre des employés, des clients et des sous-traitants pour vols, faux et usages de faux, plainte qui a débouché sur 9 mandats de dépôt.
Des arrêts de travail continuent d’être observés depuis une semaine à l’usine ArcelorMittal Algérie à El Hadjar (Annaba), pour dénoncer les poursuites judiciaires contre des salariés, des sous-traitants et des clients de l’usine dans une affaire de vols et de malversations. C’est ce qu’ont indiqué à Maghreb Emergent des sources au fait de la situation dans l’ancien « Complexe sidérurgique d’El Hadjar ».
Ces sources ont ajouté que la direction générale de l’usine a déposé, jeudi dernier, une plainte auprès du tribunal d’El Hadjar à l’encontre d’un groupe de travailleurs des ateliers centraux pour « grève sans préavis » liée à cette affaire.
Selon l’union de wilaya de l’UGTA, l’actuel secrétaire général du syndicat d’entreprise, Daoud Ke, vient de faire l’objet d’une suspension de la part du patron de ce syndicat, Abdelmadjid Sidi Saïd, pour avoir incité les travailleurs à recourir à la grève suite à la découverte de cette affaire.
Le préjudice matériel subi par l’usine à cause de ces vols et malversations consiste notamment en la disparition de 82 tonnes de fer. 9 personnes parmi 42 personnes interpellées ont été mises sus mandat de dépôt tandis que 3 autres ont été placées sous contrôle judiciaire.
Les vols, faux et usages de faux objet de la plainte de la direction ont suscité suspicion et doute au sein des agents et cadres des ateliers centraux, une des unités stratégiques de l’usine.
Fin de l’accalmie
Ces arrêts de travail, dont les tenants et les aboutissants restent peu clairs, sont venus rompre l’accalmie que connaissait l’usine depuis la signature, en octobre 2013 à Alger, du nouveau pacte entre les actionnaires, en l’occurrence le groupe public Sider et ArcelorMittal , numéro un mondial du fer et de l’acier, et ce, conformément à la règle 51 et 49% réservant la majorité des actions dans les partenariats à la partie algérienne. Avant cet accord, le complexe d’El Hadjar était détenu à 70% par ArcelorMittal Annaba et à 30% par Sider.
Le plan d’investissement de 763 millions de dollars de l’usine ArcelorMittal Algérie n’a pas été encore lancé. Il porte sur le développement des deux mines de Ouenza et de Boukhara dans le but de doubler la capacité de production en la portant de 1 million de tonnes à 2,2 millions de tonnes par an en 2017.
Le complexe sidérurgique d’El Hadjar a dépassé dans les années 1980 le cap de 1 million de tonnes d’acier liquide pour une production théorique annuelle de 2 millions de tonnes. A l’époque de feu Kasdi Merbah, alors ministre de l’Industrie lourde, il avait réalisé plus de 1,5 million de tonnes d’acier liquide par an. La ligne d’étamage pour la production de fer plan, la deuxième au niveau africain n’a fonctionné que durant quelque jours. Aujourd’hui, elle est à l’état de ferraille.
L’usine ArcelorMittal Algérie emploie actuellement près de 5.000 travailleurs contre 20.000 travailleurs au début des années 1980.