Les entrepreneurs désespérés ne comptent pas se limiter aux sit-in. Ils ont entamé une grève de la faim cet après-midi. Et ont décidé de passer la nuit dans la cour d’ALRECC.
Une nouvelle fois, des entrepreneurs ont organisé ce dimanche un sit-in devant l’Algérienne de Réalisation et Construction du Centre (ALRECC) relevant du Ministère de l’Habitat. Ces chefs d’entreprises BTP qui ont réalisé des infrastructures pour l’Etat en sous-traitant des marchés réclament le règlement de factures impayées s’étalant entre 2011 et 2016 d’un montant cumulé de 3,8 milliards de dinars.
Le directeur général de l’ALRECC, qui est venu discuter aux prestataires lors du dernier sit-in, a refusé d’intervenir aujourd’hui. Selon des employés d’ALRECC, le DG a dit que « tant que y a la presse je ne prendrai pas langue avec les protestataires ». D’ailleurs des journalistes ont été interdits d’entrée à l’intérieur de la cour de la direction. Il a par contre proposé que trois représentants s’entretiennent avec lui, chose que les entrepreneurs ont refusée. «Si il n’a rien de nouveau à nous proposer, nous refusons cet entretien, comme on n’en a pas besoin qu’il descend pour nous parler avec la langue de bois » ont-ils martelé.
Déterminés plus que jamais, les prestataires, ont entamé une grève de la faim cet après-midi et ne comptent pas arrêter leur grève ni leurs mouvements tan qu’ils n’ont pas une réponse officielle à leur revendication. Outre le rassemblement, et la grève de la faim, deux représentants se sont déplacés aujourd’hui au bureau national de l’Association Générale des Entrepreneurs Algériens. Les deux représentants ont eu une discussion avec un membre de l’Association. Ils ont expliqué leur situation et ont demandé un rendez-vous avec le président de l’Association en question, Kheloufi Mouloud.
Par ailleurs, le député du parti des travailleurs (PT), Ramdan Youssef Tazibt, sollicité par les entrepreneurs, a saisi par écrit le premier ministre, Abdelmadjid Tebboune, en lui demandant de prendre des mesures politiques d’urgence pour mettre fin au « calvaire » que vivent les 320 entreprises BTP depuis des années. Le député a souligné à Maghreb Emergent que « la prise en charge des doléances de ses entreprises algériennes ne peut qu’être conforme à la politique de préférence nationale et contribuera à préserver les emplois et les capacités de réalisation nationale ».
Contacté par l’équipe de Maghreb Emergent en fin de journée, les entrepreneurs ont confirmé qu’ils sont toujours au sein de l’ALRCC et qu’ils vont passer la nuit là-bas tout en maintenant la grève de la faim. D’un autre côté, les agents de sécurités de cette institution ont affirmé dans la journée qu’ils interdiront tout rassemblement dans l’entreprise après 16h. Mieux encore, ils ont signalé qu’à partir de cette heure-ci ils utiliseront la force pour faire sortir les prestataires en dehors d’ALRECC.