Deux universitaires Algériens ont mis au point un ciment local à base de vase de barrages, plus »écolo », car contenant moins de CO2 que le ciment traditionnel. Ce ciment a une résistance de l’ordre de 42 mégapascals (Mpa). Une différence d’à peine 3 Mpa comparé au ciment CEMA, produit par le leader mondial, le cimentier français Lafarge. En outre, ce ciment émet beaucoup moins de gaz CO2, grâce au procédé de fabrication.
Le projet de thèse, « la valorisation de la vase dans les matériaux cimentaires » réalisé par Bibi Mekki et Chikouche Mohamed Aziz, chercheurs à l’Université de M’sila, a débouché sur une invention qui vaut le détour. Il s’agit de fabriquer du ciment à partir de la vase récupérée des barrages.
Les chercheurs ont donc récupéré de la vase du barrage d’El Ksob (wilaya de M’sila) rejetée dans des terres non agricoles et y ont ajouté du clinker (matière première du ciment, basé sur l’argile et le calcaire). ‘’Nous avons effectué un traitement thermique de la vase pour simuler ce qui existe dans la cimenterie, en y ajoutant du clinker en différentes proportions ‘’ ont indiqué les chercheurs, cités par El Watan. ‘’ Après plusieurs essais, nous avons trouvé la proportion exacte avec laquelle nous avons pu poursuivre notre recherche en France’’, ajoutent-ils.’
Le second point positif de cette recherche est celui du taux de CO2 que contient le ciment de vase. Les deux scientifiques Algériens affirment que ‘’le ciment que nous avons fabriqué contient un faible taux de CO2, sachant que le plus gros souci dans les cimenteries mondiales réside dans l’émission de grandes quantités de ce gaz émanant du Clinker. ‘’
Un bon exemple sur l’interaction entre la sphère universitaire et les pouvoirs publics
En fait, ce sont les services de la wilaya de M’sila qui ont demandé à l’Université d’innover afin de résoudre le problème de la vase extraite du barrage d’El Ksob, envasé à environ 60%, qui encombre les terres agricoles. L’implication de l’université de M’sila dans la résolution du problème de la vase extraite du K’sob a permis de déboucher sur une innovation de taille dans la production de ciment moins polluant. La découverte des deux universitaires de M’sila est basée sur la récupération d’un déchet naturel (vase des barrages), qui est jeté dans des terres non agricoles, encombrant ainsi le paysage. Une découverte qui doit être valorisée rapidement, qui est annoncée alors que s’ouvre à Paris le Cop21.