Le gouvernement algérien veut s’inspirer des expériences des pays ayant adopté des méthodes permettant l’autofinancement de leur politique de sécurité routière.
« Les efforts déployés par les services de sécurité en matière de multiplication des opérations de contrôle n’ont pu aboutir à un inversement de la tendance » des accidents de la circulation. Cet aveu provient du gouvernement qui a émis ce constat dans l’exposé des motifs du projet de loi de finances. La réalité vient confirmer chaque jour cette réalité comme l’illustre le dernier accident survenu mercredi à Djelfa causant la mort de 21 personnes.
L’option de financement exclusif de la politique de sécurité routière sur fonds budgétaires est abandonnée par le gouvernement qui a inscrit dans l’article 114 de la loi l’obligation d’affecter une quotepart de 20% du produit des amendes forfaitaires de la circulation routière au profit de la délégation nationale de sécurité routière.
Le gouvernement admet, en même temps, qu’en raison de l’étendue du territoire et du manque de moyens humains et matériels capables de garantir une surveillance en continu du réseau routier, il y a la nécessité de recourir au déploiement de dispositifs de contrôle fixes sur les axes accidentogènes, « ce qui permettra le redéploiement des services de sécurité ».
En expliquant son choix, le gouvernement mentionne que l’option de financement exclusif de la politique de sécurité routière sur fonds budgétaires a été totalement abandonnée par certains pays développés, lesquels ont réussi, au cours de ces dernières années, à réaliser des avancées notables dans ce domaine d’activité.
En effet, conscients du fait que les ressources mobilisables à partir du budget de l’Etat ne pouvaient, à elles seules, financer les différents chantiers nécessaires pour l’amélioration des conditions de sécurités routière. De nombreux pays, à l’instar de l’Espagne, la France et la Belgique ont adopté des méthodes novatrices pour garantir l’autofinancement de leur politique de sécurité routière, en diversifiant les sources de financement sans pour autant recourir aux dépenses publiques.
Une bonne redynamisation du dispositif de prévention et de sécurité routière, telle que menée dans ces pays précités, a nécessité l’acquisition et le développement d’un système automatisé de sanctions, à travers la mise en place d’un parc de radars de contrôle de vitesse fixes et de radars de franchissement de feux rouges.
Le gouvernement souligne que ce système automatisé de sanctions ne doit pas être considéré comme un luxe « du fait que l’infraction liée à l’excès de vitesse dans notre pays tient toujours le haut du tableau des causes d’accidents corporels de la circulation routière, avec un taux moyen de prés de 27% du nombre global des sinistres enregistrés ».
Les projections du ministère de l’Intérieur visent à réduire la facture de l’insécurité routière qui se solde annuellement par une moyenne de 4.000 morts, des dizaines de milliers de blessés, dont une majorité aura besoin d’une prise en charge à vie, ainsi que des pertes économiques se chiffrant à près 100 milliards de dinars.