Abdelmalek Sellal a bien déclaré que les événements de Bejaia ne menaçaient pas la stabilité du pays Il a mobilisé pourtant les imams ce vendredi de prêche pour appeler à préserver le pays.
L’appel des pouvoirs publics à consacrer la prière du vendredi à des prêches visant le renforcement de l’unité nationale après les événements connus à Béjaïa cette semaine ont été entendus. Pour preuve, les cérémonies diffusées à la radio et à la télévision à partir de diverses mosquées de l’Algérie comme les mosquées Ben Badis de Kouba et la mosquée de même nom à Constantine.
Les commerçants de Bejaïa-ville ont repris leur activité normale jeudi matin après trois jours de grève et de tensions. La situation est redevenue normale et aucun incident n’a plus été enregistré.
Les imams ont mis l’accent lors de leurs prêches sur la nécessité pour le pays de retrouver la paix et la stabilité en évoquant de nombreux épisodes de la vie des musulmans des périodes historiques précédentes. Il est vrai que le ton était déjà donné la veille par le Premier ministre, Abdelmalek Sellal qui a condamné jeudi les protestations qui ont émaillé Béjaïa en insistant sur l’impératif de préserver la stabilité du pays accusant des « des parties anonymes chargées d’une mission » et tentant de déstabiliser l’Algérie. C’était lors d’une cérémonie de versement des droits d’auteur pour l’année 2015 au Palais de la culture à Alger. Le Premier ministre a estimé que « des parties anonymes étaient à l’origine des récents incidents qu’ont connu certaines régions du pays, notamment Bejaia, et qui tentent de déstabiliser le pays ».
C’est ainsi que les imams ont été unanimes suivre l’avis de Sellal en mettant en exergue le devoir de contribuer à la stabilité du pays et d’éviter le désordre.
Avant le Premier ministre, le ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales, Nouredine Bedoui avait évoqué, au deuxième jour de la protestation, l’existence « de plusieurs parties à l’intérieur et l’extérieur du pays qui voudraient frapper la stabilité du pays et semer le doute parmi les Algériens ». Les imams sont allés plus loin en évoquant le désordre actuel dans d’autres pays arabes comme la Syrie. Le Premier ministre préfère souligner que les troubles n’ont aucun lien avec le printemps arabe.
En tout cas, ce n’est pas la première fois que les imams viennent au secours du gouvernement que ce soit pour la lutte contre la radicalisation en Algérie, contre le rapt d’enfants voire en faveur de l’écologie et pour venir en opposition aux accidents de la route.
Les expertes du Coran font un travail de prévention et n’hésitent pas à intervenir en cas de dérive dans la société.
Quelquefois le travail des imams et des mourchidates dépasse les mosquées. Les prisons, les maisons de jeunes, les hôpitaux ou encore les écoles sont d’autres cibles où ont lieu des débats pour veiller à faire connaître l’islam et prêchant une religion qui incite à la tolérance et à corriger les mauvaises interprétations qui conduisent à toutes sortes de dérives.
Personne ne veut renouer avec les affres des années 1990 et la décennie noire durant laquelle des Algériens tuaient d’autres Algériens au nom de l’islam.
Cette guerre fratricide a fait au moins 200.000 morts. Autant d’horreurs qui ont motivée à mieux connaître la religion.