De nombreux agriculteurs à travers la wilaya d’El-Oued ont entamé cette saison l’extension des surfaces dédiées à la culture de la canne à sucre, dans la perspective de son adoption comme culture stratégique de l’agro-industrie, a-t-on appris auprès de la Chambre d’Agriculture de la wilaya.
L’intérêt manifesté pour l’investissement dans ce type de culture intervient dans le sillage de la politique prospective de l’Etat de développement de l’agriculture saharienne, dans le volet des cultures stratégiques appelées à constituer de nouvelles ressources à l’économie nationale, a affirmé le Secrétaire général de la Chambre agricole, Ahmed Achour.
Les programmes de vulgarisation et de formation arrêtés par la Chambre agricole ont contribué à cette tendance vers l’investissement dans la culture de la canne à sucre, confortée par les expériences « réussies » menées à travers la wilaya et ayant montré l’adaptation des conditions naturelles de la région (sol, eau et climat) à ce type de culture, a-t-il ajouté.
Selon M. Achour, la production de la canne à sucre ira, dans une première étape, à la production de jus frais pour la consommation, avant d’intensifier sa culture et son exploitation en tant que culture stratégique pour l’industrie de transformation (matière première pour la production de sucre et autres) et la réduction ainsi de la facture des importations. La Chambre de l’Agriculture s’attelle actuellement à identifier les superficies cultivées pour la canne à sucre en vue de cerner les capacités de production prévisionnelle, tout en assurant le soutien en matière de vulgarisation, d’orientation et d’accompagnement des agriculteurs désireux de se lancer dans ce segment d’activité agricole.
L’expérience de culture de la canne à sucre, ayant donné des résultats « probants » durant la saison écoulée à travers la wilaya (régions d’Ourmès et Guemmar), a été introduite d’Egypte (région de Saed) et d’Arabie Saoudite (région de Djeddah) aux conditions climatiques similaires (chaleur et humidité), et a été adoptée au départ comme brise-vent pour lutter contre l’ensablement, a expliqué le même responsable.
Pour de nombreux agronomes, il appartient de mettre en place une stratégie bien étudiée visant l’exploitation optimale de cette culture nouvellement introduite, et ce ,à travers des mécanismes d’orientation, de vulgarisation et d’accompagnement technique, au regard de son importance en vue d’atteindre l’autosuffisance en sucre et la sécurité alimentaire.
Ils préconisent, pour cela, d’activer dans ce sens pour ne plus exploiter la canne à sucre comme brise-vent et source de jus frais seulement, mais de se tourner vers son exploitation en tant que culture stratégique, d’autant que la plante a une croissance rapide et sa culture n’est pas gourmande en eau (irrigation une fois par semaine) ni trop exigeante en termes de suivi et de produits phytosanitaires.