La police algérienne a atteint, selon le ministre français de l’Intérieur Bernard Cazeneuve en visite ces mercredi et jeudi en Algérie, un niveau comparable à celle française en matière de lutte contre le crime organisé et la relation entre les deux polices, a-t-il déclaré, est tournée désormais vers l’échange d’expériences que vers la coopération classique.
Le ministre français de l’Intérieur Bernard Cazeneuve a tenu une conférence de presse ce jeudi à la résidence des Oliviers pour faire part des axes sur lesquels ont tourné les échanges avec les officiels algériens qu’il a eu à rencontrer pendant sa visite effectuée ces mercredi et jeudi à Alger. Une visite qui avait pour objet, a-t-il indiqué, «l’approfondissement des échanges entamés dans le cadre du comité intergouvernemental de haut niveau organisé début décembre en cours à Paris, notamment en matière de sécurité intérieure et de lutte antiterroriste ». Bernard Cazeneuve a ainsi estimé que « la police algérienne a atteint un niveau comparable à celle française en matière de lutte contre crime organisé et la relation entre les deux polices est tournée plutôt vers l’échange d’expériences que vers la coopération classique ». Et d’ajouter : « La police algérienne disposent de cadres de très haut niveau notamment dans les domaines de police scientifique et de lutte contre les filières organisées du crime comme les trafiquants de drogues ».
Lutte antiterroriste et dialogues inter-libyens et inter-maliens
S’agissant de la lutte contre le terrorisme, Bernard Cazeneuve a tenu à exprimer « la reconnaissance et les remerciements » de la France pour « la mobilisation et l’engagement des services algériens de sécurité » au lendemain de l’enlèvement de son compatriote Hervé Gourdel. Quant aux consultations entre l’Algérie et la France dans le cadre des dialogues inter-libyens et inter-maliens, Cazeneuve s’il a révélé qu’il a eu à discuter avec les officiels algériens rencontrés dans le cadre de cette visite, des volets qui relèvent de sa compétence, il a expliqué qu’il ne pouvait parler de la teneur de ces échanges. « C’est au premier ministre et à mon collègue chargé de la défense qui sont habilités à en communiquer. Je me contente de ce qui du domaine de ma compétence », a-t-il dit. Le ministre Cazeneuve qui a rencontré le premier ministre Abdelmalek Sellal, son homologue de l’intérieur Tayeb Belaiz et celui des affaires religieuses et des wakfs, Mohamed Aissa, a noté que les échanges ont également porté sur les modalités d’organisation de la formation des imams afin qu’ils puissent répandre les vraies valeurs de l’Islam. « L’islam est une religion de tolérance. Or, des actes terroristes commis au nom de l’islam choquent la communauté internationale. Des actes abjects qui n’ont rien à voir avec l’islam. Mes échanges avec le ministre Mohamed Aissa m’ont permis d’en savoir plus sur le texte du coran et son esprit qui respectent l’homme », a-t-il souligné.
Il convient enfin de signaler que Bernard Cazeneuve s’est rendu Oran juste après sa conférence de presse. Une visite privée liée à sa « mémoire familiale », comme il l’avait dit –son arrière-grand-père étant enterré à Oran.