Le ministre de l’Energie a déclaré que même si l’Etat avait des milliards et des milliards de dollars, il ne pourrait pas assurer durablement les subventions de l’énergie.
Le projet de loi de finance 2018 est toujours en train de mijoter dans la cuisine du Gouvernement. Mais, à travers les déclarations de certaines ministres, il est déjà possible d’en avoir un aperçu, notamment sur les grands axes atour desquels il s’articule. Les subventions publiques, qui représentent à n’en point douter un gisement dans lequel l’Exécutif peut puiser pour rééquilibrer le Budget de l’Etat, vont sans nul doute, selon les déclarations du ministre de l’Energie, être réduites et, pour certaines, probablement supprimées.
« Les carburants importés nous coûtent 125 DA le litre et on le vend dans les stations de services à 30 dinars. Qui va nous payer cette différence ? Le Gouvernement subventionne le carburant, l’électricité, le gaz, l’eau, Etc. Même si nous avons des milliards et des milliards de dollars, ça ne nous suffira pas », a déclaré samedi le ministre de l’Energie, Mustapha Gutouni, devant les sénateurs.
Ces propos du ministre de l’Energie laissent entendre que les subventions, tout particulièrement celles des produits énergétiques importés, seront soit réduites considérablement, soit carrément supprimées. Cette démarche est envisageable d’autant plus que le projet de LF 2018 repose sur le souci portant sur la recherche de la « soutenabilité des finances publiques » et qui fait suite à la démarche entreprise dans le cadre de la LF 2017 qui portait sur la mise en œuvre de « la Trajectoire budgétaire 2017 à 2019 censée imprégner une plus grande visibilité à la politique budgétaire et amorcer le processus de rationalisation des dépenses publiques et d’amélioration des recettes de l’Etat ». Et, en la matière, la réforme du système des subventions qui absorbe un peu plus de 27 milliards de dollars par an, représente un recours inévitable.
« Le gouvernement devrait se fixer comme priorité le dossier des subventions ciblées lesquelles seraient un enjeu pour la loi de finances de 2018 pour pouvoir mettre en place un système de subventions qui garantisse à la fois la cohésion sociale et évite le gaspillage des produits subventionnés », a en effet recommandé, le vice-président du CNES, Mustapha Mekidèche.