Le parti islamiste Hamas a refusé hier vendredi à l’unanimité des membres de son Conseil consultatif (Majless Echoura) de faire partie du prochain gouvernement, que devrait diriger le FLN, vainqueur des législatives 2017. Dans la foulée, il confirme le »niet » du parti à l’invitation du président Bouteflika de faire partie de la prochaine équipe gouvernementale.
Le conseil consultatif de Hamas s’est prononcé à la majorité de ses 250 membres (10 membres ayant voté pour) vendredi soir contre la participation du parti au prochain gouvernement. Une semaine après les résultats des élections législatives du 4 mai 2017, le président Abdelaziz Bouteflika avait chargé son Premier ministre Abdelmalek Sellal de discuter avec le leader de Hamas, Abderrezak Makri, et lui proposer d’intégrer le futur gouvernement. A l’issue de sa rencontre avec le Premier ministre, M. Makri avait clairement signifié que la réponse du parti serait le boycott du gouvernement, mais laissé la porte ouverte aux membres du Majless Echoura de se prononcer sur la question. Vendredi, au cours de travaux qui auront duré presque toute la journée, la sentence est tombée: Hamas décline l’offre du président Bouteflika et confirme qu’il n’intégrera pas le prochain gouvernement, qui devrait être dès lors composé du FLN, du RND, du MPA et de TAJ.
La réunion du Majless Echoura a rassemblé 250 membres, dont l’ex-SG du parti, Bouguerra Soltani, qui faisait partie de la tendance favorable à la demande des autorités pour que Hamas réintègre le gouvernement. Pour Makri, il était impossible de participer à un gouvernement de coalition, après la fraude généralisée, qui avait caractérisé, selon lui, les législatives 2017. Le MSP n’a récolté que 33 sièges, plus deux autres après qu’une partie de ses recours soient validée par le Conseil constitutionnel. Militants et cadres du parti avaient en fait dénoncé ce scrutin, et critiqué ses résultats. Abderrezak Makri avait dans une conférence de presse dénoncé, documents à l’appui, la »fraude et le bourrage des urnes’’ dans plusieurs wilayas.
Par ailleurs, Abdelmadjid Menasra, du Front du Changement et allié à Hamas durant ces dernières élections législatives, ne devrait pas, lui également, rallier le prochain gouvernement. Il avait été lui aussi invité à faire partie du prochain exécutif.